Le président ne voit pas le résultat des législatives, et la perte de deux sièges pour le Tavini, comme un vote sanction contre son gouvernement. Il souligne que le camp bleu ciel « renforce sa position de premier parti de Polynésie », mais reconnaît qu’il « faut clarifier les choses sur un certain nombre de sujets, comme le processus d’accès à la souveraineté ».
La semaine dernière, Tematai Le Gayic, battu au premier tour dans la 1ère circonscription, avait invité le gouvernement à « prendre sa part de responsabilité », dans sa défaite. Même son de cloche samedi soir chez Steve Chailloux, perdant dans la 2e, pour qui « nous sommes en face d’une sanction, ce serait mentir que de dire le contraire et il appartiendra au Tavini et surtout au gouvernement mené par le président Brotherson d’en tirer les conséquences ».
« Je ne le prends pas comme un vote sanction », répond le président, qui « accepte les chiffres », ce samedi soir au sortir du second tour. Moetai Brotherson souligne avant tout que « au global, le Tavini renforce sa position de premier parti de Polynésie, puisque c’est la première fois qu’on est à plus de 47% des voix au lendemain d’une élection, donc c’est encouragement face à une coalition de cinq partis ». Et plus précisément 47,6% pour le second tour (qui ne concernait que les circonscriptions 2 et 3), contre 39,9% au premier tour, pour un score global de 43,5% au cumul des deux tours.
« Le prix des dissentions, des petits ou même des grands couacs en interne »
Malgré ces chiffres, l’ancien député reconnaît qu’il faudra effectivement « tirer les leçons » de ce scrutin, deux ans seulement après la vague bleue qui avait porté trois députés indépendantistes à l’Assemblée nationale. Un examen de conscience qui devra se faire, aussi bien au « gouvernement » qu’au « parti », note le président, pour qui « on a aussi payé le prix des dissentions, des petits ou même des grands couacs en interne ».
« Il faut avancer, nous ne sommes pas là pour blâmer les uns et les autres, nous sommes là pour dire que ça n’a pas fonctionné, donc on corrige et on va de l’avant ». En commençant par clarifier la ligne d’un parti qui apparaît parfois divisé ? « Oui, une clarification est nécessaire », répond le président, qui développe : « il faut clarifier les choses sur le processus d’accès à la souveraineté, sur un certain nombre de sujets sur lesquels on ne dit pas forcément la même chose, alors qu’on pense la même chose. »
Il souhaite « continuer à travailler avec les parlementaires polynésiens, comme je l’ai toujours fait, du moment qu’ils veulent bien travailler avec le gouvernement ». À Paris, le président pourra notamment compter sur la seule députée Tavini réélue, son ancienne suppléante Mereana Reid-Arbelot, « qui a fait un meilleur score que moi, chez moi à Huahine ». « C’est une personnalité sérieuse, qui ne prête pas le flanc à beaucoup de critiques, ce qui a certainement joué à en sa faveur… Même si, de la même manière, on pourrait dire que pour une partie de l’électorat du Tavini, elle est peut-être trop modérée… »