ACTUS LOCALESPOLITIQUE Pour Tematai Le Gayic, « s’allier à l’Azerbaïdjan, c’est trahir ses idéaux » Charlie Réné 2025-01-28 28 Jan 2025 Charlie Réné Dans une tribune publiée sur Facebook, l’élu indépendantiste prend position contre les relations « de certains cadres Tavini », et d’autres mouvements ultramarins, avec la « dictature ultranationaliste » de Bakou. « S’allier à ce régime, c’est trahir ses propres idéaux », appuie l’ancien député, alors qu’Oscar Temaru défendait hier encore la stratégie de son parti et du « Groupe d’initiative de Bakou ». « L’Azerbaïdjan ne défend en rien les valeurs progressistes et décoloniales », lui répond le jeune représentant bleu ciel à l’assemblée. Un « sursaut ». C’est ce qu’appelle de ses vœux Tematai Le Gayic dans une tribune publiée sur sa page Facebook ce vendredi matin. L’ancien député, aujourd’hui représentant indépendantiste à l’assemblée, y prend position contre les « relations antagonistes entre certains cadres du Tavini et l’Azerbaïdjan ». Pas pour « légitimer les exagérations de certains responsables politiques » qui profitent de ces liens, explorés par le parti et par plusieurs autres mouvements indépendantistes ultramarins depuis 2023, pour « corrompre les idéaux progressistes et manipuler l’opinion publique ». Mais pour sortir ces mouvements du « piège géopolitique et opportuniste dans lequel l’Azerbaïdjan souhaite nous conduire ». Un piège dont personne, y compris parmi les cadres du Tavini qui ont noué ces relations, n’ignore vraiment le dispositif : « Sous couvert de coopération et de soutien aux mouvements souverainistes, ce régime autoritaire tente de s’immiscer dans les luttes progressistes et décoloniales ultramarines, décrit le jeune élu rappelant le contexte de tensions diplomatiques entre Bakou et Paris. Or, l’Azerbaïdjan ne défend en rien les valeurs progressistes et décoloniales, il les exploite. S’allier à ce régime, c’est trahir ses propres idéaux ». Le régime de Bakou, c’est une « dictature ultranationaliste où les opposants politiques sont emprisonnés, les médias censurés et les manifestations interdites », un régime qui « méprise les droits des peuples autochtones et percute les minorités », notamment les chrétiens du Haut-Karabagh. Ainsi, « en se posant en champion de l’anticolonialisme, Bakou ne fait que recycler un discours qu’il ne s’applique jamais à lui-même ». Un « écran de fumée destiné à masquer son propre impérialisme et ses ambitions expansionnistes ». Pour Tematai Le Gayic, qui pourrait tenter de reconquérir son siège de député en cas de nouvelles législatives anticipées, et à qui certains prêtent des ambitions pour les prochaines municipales, l’heure est donc, pour les indépendantistes, à la « lucidité » : « On ne peut réclamer l’émancipation en s’alignant aux côtés d’une dictature ». Comme une réponse à Oscar Temaru, qui estimait, ce lundi encore, que l’Azerbaïdjan était surtout une porte d’entrée vers les 145 pays du mouvement des non-alignés et donc vers le concert des nations, il conclut : « le concert des nations autour d’idées progressistes, oui, les alliances contre-nature, non ». Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)