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Pousser et menacer des gendarmes peut coûter cher

Complètement ivre, un homme de 42 ans s’en était pris à quatre gendarmes venus l’interpeller, samedi lors d’une soirée au golf de Moorea. Coupable de les avoir outragés, menacés de mort et d’avoir poussé les bras de deux d’entre eux avant lever le poing, le prévenu avait dû être maitrisé d’un coup de taser. Conduit en prison, il devra indemniser les victimes.

« Corrompus », « connards », « titoi »... Voilà les qualificatifs, entre autres insultes homophobes, qu’un homme de 42 ans, résident de Moorea, réserve aux gendarmes de l’île-sœur. Du moins, quand il est ivre. Ce lundi, il comparaissait en correctionnelle pour violence, outrage et menace de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique, le tout en récidive, puisqu’il a déjà été condamné à trois reprises pour ce genre de méfaits.

Samedi soir, lors d’une soirée au golf de Moorea, la gendarmerie est appelée en renfort, alors que ce quarantenaire est ingérable après avoir ingurgité une grande quantité d’alcool. Ni les agents de sécurité, ni les mutoi, ni même un premier gendarme, un des permanent de la brigade locale, ne parviennent à apaiser la situation. Celle-ci dérape encore plus à l’arrivée de trois mobiles, arrivés récemment sur le territoire. À la vue des militaires, une longue discussion débute, puis l’homme s’emporte et commence à « s’amuser » avec eux. Ses souvenirs sont flous, mais il reconnaît avoir poussé les bras de l’un deux, qui tentait de le maîtriser. Les gendarmes expliquent être deux a avoir subi cet acte qualifié de violent.

« Nous les Tahitiens, on ne boit pas comme vous »

Après avoir proféré une litanie d’insanités, et tenté de fuir avant de revenir, l’homme lève son poing en direction des forces de l’ordre. Et se retrouve au sol, maîtrisé par un coup de taser, « un acte loin d’être anodin », explique le gendarme auteur du tir. Les différents trajets entre l’hôpital et la brigade sont le théâtre d’une nouvelle logorrhée : menaces de mort, insultes polyglottes en direction des familles des victimes, chantage au suicide… Tout y passe. « Trop colérique », l’homme est incapable de se soumettre à la prise de sang.

Au tribunal, il reconnaît avoir un sérieux problème avec l’alcool et les stupéfiants, et « ne pas réussir à se contrôler quand il a trop consommé ». « Nous les Tahitiens, on ne boit pas comme vous, on boit vite », lance-t-il aux juges. Ce jeune père, qui vient d’accueillir son premier enfant il y a quatre jours, assure qu’il aimerait arrêter toute consommation, « mais c’est dur ». Il espère que l’arrivée de sa fille lui servira d’électrochoc. « Le message aurait dû être compris plus tôt », fait remarquer la procureure au moment de détailler son casier judiciaire.

L’air grave, les trois mobiles demandent chacun 130 000 francs de dommages et intérêts. Le gendarme de la brigade de Moorea souhaite simplement se constituer partie civile. La défense exhorte le tribunal à revoir ces demandes à la baisse, aucun militaire ne s’étant vu prescrire d’ITT. En récidive, le prévenu a finalement été condamné à 12 mois de prison, dont six mois avec sursis probatoire de deux ans. Il a été conduit en prison, le tribunal ayant ordonné un mandat de dépot. Il devra aussi suivre des soins, et payer 60 000 francs à chaque gendarme mobile.

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