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Préavis de grève à l’OPT : A Ti’a i Mua signe seul, les autres syndicats continuent la discussion

OPT grève

Le premier round de discussions pour la direction de l’OPT avec les cinq syndicats signataires du préavis de grève, CSTP-FO, CSIP, O Oe To Oe Rima, Otahi et la SAPOT, le syndicat interne, s’est déroulé ce mardi. En jeu : la signature de nouvelles conventions collectives pour Fare Rata, Onati et l’OPT. Mais A Ti’a i Mua a bousculé l’intersyndicale en signant pour Fare Rata et Onati. Une petite victoire pour la direction de l’OPT qui espère que ça pèsera dans la balance pour la suite des discussions, prévues mercredi.

Les syndicats ont quitté la direction de l’OPT, plutôt sereins, ce mardi matin. Les négociations se poursuivent mercredi. CSTP-FO, CSIP, O Oe To Oe Rima, Otahi et la SAPOT, le syndicat interne à l’OPT, avaient déposé vendredi dernier un préavis de grève dont l’échance est fixée au 28 septembre. La revendication concerne les accords d’entreprise, en négociation depuis février 2022. La ministre Vannina Crolas demande à la direction de trouver des économies car le déficit de l’établissement public approchait les 6 milliards en 2022. Mais pour Lucie Tiffenat, de Otahi, pas question de faire peser ce déficit sur les salariés : « Il faut savoir pourquoi la structure est dans cette situation. Il y a des responsables et ce ne sont pas les salariés, c’est tout. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu des transferts publics d’argent car l’unique actionnaire c’est le Pays. Ils n’ont pas investi dans des produits quand la concurrence s’est installée. Aujourd’hui c’est un peu facile, on trouve les économies chez les salariés. Ça suffit. Il y a des responsables c’est tout. »

Même son de cloche du côté de la CSIP, pour Cyril Legayic, « ils veulent faire des économies entre 250 à 300 millions sur les salariés, or le déficit cumulé du groupe OPT ce n’est pas le problème des salariés, ce sont les dirigeants qui ont fait des réorganisations qui ont coûté la peau des fesses à l’OPT ». A Ti’a i Mua, lui, fait cavalier seul et a signé des accords collectifs avec Onati et Fare Rata, ce qui change la donne pour les autres syndicats car il n’est plus possible, selon Jean-François Martin, PDG du groupe, de repousser les discussions en décembre pour ces deux structures. Les syndicats sont donc invités à examiner les accords signés par A Ti’a i Mua mais déjà, Cyril Le Gayic prévient qu’ils ne signeront pas : « Nous n’allons pas endosser ces accords. Comme la holding n’a pas encore signé, on demande au président de déroger à la date du 30 septembre et de repousser à la fin de l’année pour discuter convenablement et calmement. Il a répondu qu’il allait réfléchir, nous lui avons dit de réfléchir avant jeudi. »

Il reste toujours la possibilité pour Jean-François Martin, de faire des propositions qui rentreront dans des protocoles d’accord de fin de conflit pour Fare Rata et Onati si jamais les syndicats restaient sur leur position et refusaient de signer les conventions collectives telle qu’elles l’ont été par A Ti’a i Mua.

« On ne peut pas rester sur une convention qui date de 2002 »

Reste donc la holding OPT avec qui aucun syndicat n’a encore signé de convention et pour laquelle il sera encore possible de proroger jusqu’au 31 décembre de cette année. Mais pour Jean-François Martin, la convention historique qui date de 2002 a été signée dans un contexte économique largement différent et il n’est pas possible de la conserver en l’état. « On ne peut pas rester sur une convention qui date de 2002 dans un environnement économique différent. On a essayé de préserver un certain nombre de choses, notamment le 13e mois, et d’autres sont en évolution. Les congés administratifs étaient à prendre hors du territoire, on les a transformés en voyages à prendre en Polynésie française. »

La direction attend désormais les propositions des autres syndicats avec cette carte en main : la signature des deux conventions pour Fare Rata et Onati avec A Ti’a i Mua, qui défend sa position. Selon Rodrigue Viriamu, le porte-parole de la confédération, « le dossier ne date pas d’aujourd’hui, on est dessus depuis un peu plus de quatre ans », et cette signature est « le fruit d’un long travail de réflexion » avec une quarantaine de réunions. Et le syndicaliste juge la position de la CSIP curieuse puisqu’elle était absente de ces discussions. « On est arrivé à un résultat qui nous paraissait très intéressant pour le personnel. On a gardé des avantages acquis comme le 13e mois. On a fait un toilettage, tant sur la forme que sur le fond. Il y avait aussi toute la partie fonctionnement des instances représentatives. Encore une fois, chacun est libre d’avoir sa vision de la convention mais en tout cas pour Fare Rata, ce qui est sûr c’est qu’on a regretté fortement que nos amis de la CSIP ne se soient pas joints à nous pendant toutes les négociations. »

Concernant la situation du groupe, un plan de rétablissement financier doit être présenté fin octobre au conseil d’administration. Si le déficit sur la partie postale est chronique, la mauvaise surprise a été Onati en 2022, reconnait Jean-François Martin. Plusieurs raisons : le système d’information télécoms qui a coûté « beaucoup plus cher » que prévu, la concurrence jugée « très dure sur la zone urbaine » et la couverture des zones éloignées où l’OPT est seul.

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