Après le dépôt de préavis de grève hier à la Direction des Solidarités, de la famille et de l’égalité, les représentants des syndicats CSTP-FO et A Tia i Mua, accompagnés de plusieurs travailleurs sociaux, ont expliqué les raisons de leur colère, lors d’une conférence de presse ce vendredi matin.
Pour Mireille Duval, représentante CSTP-FO à l’hôpital du Taaone, « les travailleurs sociaux n’ont aujourd’hui plus la possibilité d’exercer pleinement leurs compétences ». En cause, le service en question doit faire face à une charge importante de missions alors qu’à contrario les moyens techniques, humains et financiers manquent de plus en plus.
En conséquence, le syndicat considère qu’il est aujourd’hui compliqué pour les travailleurs sociaux d’assumer pleinement leurs missions. Une situation d’autant plus inquiétante que cette situation porte préjudice « aux personnes qui sont dans le besoin (…) ces personnes ont besoin de nous » témoigne un travailleur social. La situation devient intenable pour les travailleurs sociaux, disent-ils : « Je ne sais pas si notre gouvernement a conscience de notre situation », déplore le même agent. Le syndicat CSTP-FO rappelle que plusieurs réunions ont déjà eu lieu afin d’apporter une solution mais aucun geste n’a été fait : « les précédentes réunions n’ont eu aucun effet, nous n’avons toujours rien ». Le malaise ne date pas d’hier. Un audit réalisé en 2017 estimait qu’au regard de la charge de travail, il fallait 80 postes supplémentaires pour permettre à la DFSE de remplir de mener ses missions à bien. « Constituer un dossier, c’est beaucoup de temps, des rendez-vous, une enquête » explique un agent social.
Les deux syndicats, dans leur préavis de grève, font état d’un « malaise » qui provoque selon eux « départs à la retraite » et « demandes de mutation, souvent non remplacés ». Le préavis concerne la DFSE avenue du Prince Hinoi et toutes ses implantations géographiques à Tahiti et dans les îles.
Ils demandent, entre autres, la création de 20 postes administratifs et de 40 postes d’assistants socio-éducatifs avec la mise en place d’un plan de recrutement pluri-annuel; la garantie de recrutement d’gents en CDD sur les postes vacants et le renouvellement des contrats en cours ou à venir; la programmation d’un concours ASE (assistant socio-éducatif) pour septembre 2021 et septembre 2022, après la sorte des promotions de l’école de la Croix Rouge, ainsi qu’une formation interne de préparation aux concours dès cette année ; la revalorisation de la grille indiciaire des agents de catégorie B et C de la filière socio éducative (voir préavis de grève ci-dessous).
« La Polynésie est malade »
Autre élément pour les agents, la situation que traverse actuellement la Polynésie : « l’ice, on est confrontés à ça ». Les agents martèlent que la Polynésie a changé et que malheureusement, ils ne sont plus en mesure de faire face à ces changements. De plus, les agents relèvent que la précarité gagne du terrain en Polynésie. « Des familles sont de plus en plus en difficulté, le seuil de pauvreté et la délinquance » représentent tous des facteurs qui rendent les missions des agents, quasiment impossibles, explique la représentante CSTP-FO à l’l’hôpital du Taaone.
Sans accord, la grève sera effective le 12 février prochain pour une durée illimitée.
Dsfe – Atiaimua Et Cstpfo – Préavis de Grève Du 06-02-2020 by Fred Ali on Scribd