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Premier anniversaire du gouvernement : Moetai Brotherson persiste et signe

Moetai Brotherson, entouré de son gouvernement, a ébauché le bilan de sa première année de mandature ce vendredi. Il a surtout réaffirmé que le cap ne change pas, et que les choses prennent du temps. Le 3 juin, il répondra aux questions de la population et annoncera un remaniement ministériel.

Ceux qui attendaient une présentation structurée du bilan de la première année du gouvernement Brotherson seront déçus. Le président du Pays, entouré de son gouvernement au grand complet, s’est contenté de répondre aux questions des journalistes.  « On essaie de faire notre boulot », répond Moetai Brotherson quand on lui demande quelle fierté il tire de ces 12 derniers mois, « mais on n’a pas fait tout ce qu’on voulait » dit-il sur les regrets qu’il peut avoir, et il pointe le doigt sur l’ancien gouvernement qui a laissé « 34 milliards de passif », en « impayés », « risques sur les satellites », « protocoles d’accord » qui n’avaient pas été mis en œuvre, et tout simplement en « mauvaise gestion budgétaire » avec « des autorisations de paiement volontairement sous-dotées ».

Le verre à moitié plein

Alors qu’une partie du monde économique s’impatiente et exprime ses inquiétudes, le président préfère voir son verre à moitié plein, et il affirme qu’il est « impossible de contenter tout le monde » et que les chefs d’entreprise qu’il rencontre sont confiants et leurs carnets de commandes pleins, que le bâtiment va, au point que le ministère des Grands Travaux ne trouve parfois pas de réponse à certains de ses marchés publics. Moetai Brotherson se félicite d’une « inflation inférieure à celle de métropole et des autres outre-mers » ou encore d’un « taux de fermeture des entreprises moins élevé. »

La réflexion sur la réforme de la CPS et de la fiscalité se poursuit selon le calendrier établi, affirme le président. « La mise en place des mesures qui sont étudiées, elle va se matérialiser dans le projet de budget 2025 et la loi fiscale qui va l’accompagner. Évidemment cette loi fiscale, elle ne va pas mettre en place d’un coup tous les changements qui sont nécessaires, mais en tout cas le budget 2025 sera le marqueur fort », promet Moetai Brotherson.

Là aussi il s’agit de rassurer :  pas question de rétablir la TVA sociale, ni de faire une chasse ouverte aux fraudeurs, mais simplement « d’inciter les gens à se mettre dans le droit », dit notre optimiste président qui nous promet aussi, enfin, une loi du Pays sur les produits nocifs pour la santé.

Faire rentrer « un acteur majeur du secteur » au capital d’Air Tahiti Nui

Côté tourisme, Moetai Brotherson assure que les investisseurs rencontrés à Singapour sont prêts à se passer de la défiscalisation, mais qu’un autre dispositif pour les grands projets hôteliers est en réflexion au ministère de l’Économie et des finances pour accompagner l’appel à projets sur les 18 « sites exceptionnels » du Pays qui doit être lancé à la fin de l’année. Il ne démord pas de son objectif de 600 000 touristes dans 10 ans, mais précise le terme : il s’agit de « l’équivalent économique de 600 000 touristes », – traduction : il faudra miser sur le luxe et les visiteurs à haut rendement – même s’il insiste sur le soutien à la petite hôtellerie, qui passe notamment par sa mise aux normes et sa « professionnalisation ». Sur l’aéroport des Marquises, instrument de captation des touristes de Hawaii, il faudra qu’il s’accompagne du développement de la pêche hauturière pour l’export, pour éviter que les avions ne « repartent à vide ». Enfin il répète qu’il faut trouver un « acteur majeur du secteur » qui accepte de rentrer au capital d’Air Tahiti Nui.

Tavini, Azerbaïdjan, Nouvelle-Calédonie

Côté relations avec la majorité, là aussi tout va bien : au Tavini, on peut avoir des divergences mais « on ne se fait pas virer pout autant » dit le président. Les amitiés azerbaïdjanaises du parti n’appellent aucun commentaire du « chef de l’éxécutif » mais ne choquent pas le « militant », dit-il.

Interrogé sur les conséquences des troubles en Nouvelle-Calédonie – on se souvient de l’étude de l’assemblée qui évoquait l’arrivée potentielle de 9 000 personnes – il confirme que de nombreux Polynésiens installés sur le Caillou envisagent un retour au fenua. Pour les autres, même si on ne peut pas les empêcher de venir, pas question de « dérouler le tapis rouge », mais ils représentent une possible « contribution à l’économie polynésienne » . Il faudra « faire attention aux risques de spéculation » immobilière, « mais qui vend les terrains ? Ce sont des Polynésiens. »

1,9 milliard pour le CHPF dans le collectif budgétaire

En réponse aux questions sur la crise du CHPF, le ministre Cédric Mercadal a indiqué que le prochain collectif budgétaire comporte un montant de 1,9 milliard fléché pour répondre aux doléances exprimées. Une enveloppe de 150 millions, principalement pour les personnels, est destinée à améliorer le service d’accueil des urgences. Au-delà de ces mesures pour parer au plus pressé, le ministre indique que le Pays va réformer le statut du CHPF, inchangé depuis 1987, pour en faire un établissement public de santé qui puisse réellement se doter d’une programmation pluriannuelle, et recruter des médecins européens. Faut-il envisager une changement oà la tête du CHPF ?  La question n’a pas trouvé de réponse.

Des bourses étudiantes plus accessibles à la rentrée

Enfin Moetai Brotherson a fait une annonce côté éducation, pour la rentrée prochaine : une modification des conditions de ressources  pour l’obtention des bourses non majorées, afin de les rendre accessibles à davantage d’étudiants, et un dispositif pour en porter le montant de 40 000 à  60 000, voire 70 000 Fcfp.

Rendez-vous le 3 juin pour un « face à la population » et l’annonce du remaniement

Comme il l’avait fait pour les 100 jours, le président du Pays répondra aux questions de membres de la population qu’il recevra dans ce même salon d’honneur de la présidence, le 3 juin prochain. C’est à cette occasion qu’il annoncera les changements dans la composition de son gouvernement ; si l’arrivée de nouvelles têtes n’est pas certaine, le périmètre d’action de certains ministres pourrait être revu.

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