La vice-présidente en charge de l’Artisanat, Éliane Tevahitua, et le ministre de l’Agriculture Taivini Teai, entourés de nombreux partenaires, ont présenté le Forum des métiers du primaire et de l’artisanat traditionnel qui se tiendra la 19 octobre à l’assemblée de la Polynésie. Une première édition qui en préfigure d’autres, et qui vise à redonner leurs lettres de noblesse au secteur primaire et aux savoir-faire traditionnels.
Il s’agit de dépoussiérer l’image de ces métiers pour les jeunes et leurs parents, et d’attirer davantage de talents vers des formations qui débouchent, insiste le gouvernement, sur des activités aussi rémunératrices que bien des postes administratifs.
Ce sera donc le but de l’événement du 19 octobre prochain à l’assemblée de la Polynésie. Une journée mise sur pied par plusieurs entités, la vice-présidence en charge de l’Artisanat, et le Service de l’artisanat, le ministère de l’Agriculture et des ressources marines ainsi que la Chambre d’agriculture, et la DGEE et les établissements d’enseignement agricole. Éliane Tevahitua espère que la prise de conscience des Polynésiens, durant la pandémie de covid, sur les « besoins primordiaux », va se traduire par un retour à la terre et à la mer.
La vice-présidente espère bien que cet événèment devienne régulier, et qu’il puisse être aussi décliné dans les archipels.
« Convaincre les élèves, mais aussi les parents »
Le Forum s’adresse aux scolaires, de la 4e aux niveaux post-bac en filière générale, professionnelle ou technique. Entre lycées agricoles, CJA, Cetad, et maisons rurales familiales, l’enseignement de ces filières peut accueillir un millier d’élèves, dit le directeur du lycée de Opunohu, Jean-Pierre Eugénie. Avec 750 élèves actuellement, il reste encore des places à prendre. Le lycée agricole de Moorea, seul à proposer un cursus post-bac, veut mettre en place un nouveau BTS, puis une licence en lien avec l’UPF.
Trois espaces : exposants, rencontres, démonstrations
Le forum sera organisé en trois espaces. Dans le premier, on trouvera les stands des métiers de l’artisanat, des métiers de la mer et de l’aquaculture, des établissements d’enseignement, et des organismes de financement ainsi que des structures d’accompagnement comme la CCISM, le Sefi ou la DGAE.
C’est là qu’on pourra rencontrer Tevahine Teariki, artisane experte en préparation des matières premières et formatrice, qui a changé de vie il y a quelques années. Délaissant l’artisanat « facile », dans son cas le montage de colliers, cette enfant de Nukutavake a décidé de « retourner à la source » et de faire revivre une technique de tressage des Tuamotu de l’Est, le raraga matua qui utilise des palmes de cocotier.
Tevahine souligne aussi l’intérêt de préserver les savoirs très localisés, « pour ne pas que tout le monde fasse la même chose. » Elle fera également des démonstrations, et les artisanes de Anaa, qu’elle a formées au cours d’une mission récente, seront le mois prochain à Tahiti pour l’exposition artisanale des Tuamotu.
Le deuxième espace sera consacré aux rencontres avec « des modèles de réussite » : les visiteurs pourront ainsi échanger, par exemple, avec la fondatrice d’une entreprise de valorisation du cocotier, une aquacultrice qui est aussi plongeuse professionnelle, ou avec un technicien agricole.
Le troisième espace sera consacré aux démonstrations : tifaifai, piège pour mouche des fruits, sculpture sur os, élevage de bénitiers, tapa, fabrication d’engrais de poisson, restauration coralienne, etc… de quoi découvrir la variété des métiers possibles.
Enfin, pour ceux qui ne pourront pas se déplacer, une page web dédiée, accessible via le QR code de l’affiche, sera mise en place. On y trouvera toutes les fiches métiers et les informations pratiques, mais aussi des portraits vidéo d’entrepreneurs du secteur primaire, et un jeu avec un lot de 30 000 Fcfp à la clé.