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Premier service pour les apprentis cuisiniers du centre Te Vai Ete ‘api

La cuisine pédagogique du centre Te Vai Ete ‘api a ouvert ses portes ce lundi, en présence du gouvernement, des Disciples d’Escoffier, et des douze SDF qui vont y suivre une formation pendant les douze prochains mois. Un nouveau départ pour ces stagiaires âgés de 22 à 49 ans, qui pourront mettre en application les savoirs enseignés à partir de janvier prochain, dans un snack qui sera lancé dans la structure de Mamao.

Ils s’appellent Moearii, Manea, Wladimir, Terehau, Moeava, Teata, Richard, John, Teahi, Murihenua, Pierre et Teraimano. Tous SDF, habitués du centre Te Vai Ete ‘api de père Christophe, ils ont assuré un premier service dans ce lieu qu’ils vont fréquenter assidûment pendant les douze prochains moins, puisqu’ils participent à la formation aux métiers de la restauration.

S’il a débuté dès la semaine dernière, avec notamment le nettoyage de la cuisine pédagogique et des visites institutionnelles, le projet a officiellement été lancé ce lundi matin en présence de ses différentes parties prenantes, à savoir le Campus des qualifications et des métiers  de l’hôtellerie-restauration, le père Christophe, la quasi-totalité des ministres et des partenaires privés.

L’aboutissement d’une action « en interministérialité, puisque tout le gouvernement s’est mobilisé sous la houlette du président », rappelle Chantal Minarii Galenon, vice-présidente et notamment en charge du portefeuille des Solidarités. « Au niveau de l’Emploi, nous avons mis des CAE  à disposition. Il y a eu aussi un soutien au niveau de l’Éducation via le Campus des métiers avec l’aide de API Formation, un soutien des Solidarités sur le financement, de l’Agriculture pour la mise en place d’un jardin partagé, et aussi celui de la Santé pour la mise en place d’une convention avec l’étroite collaboration d’un psychiatre », ajoute-t-elle.

Apôtres et disciples en cuisine

Douze stagiaires, c’est autant que les apôtres, comme l’a rappelé le curé. « J’espère que nous terminerons à douze, et qu’il n’y aura pas de Judas », ajoute-t-il.  Pas sûr qu’ils apprennent à changer l’eau en vin, mais pour suivre au mieux la bonne parole, ces apôtres pourront compter sur un professeur de cuisine, et sur d’autres disciples, ceux d’Escoffier, une association de professionnels de la restauration impliquée dans le projet. « Le but de l’association, c’est la transmission et le partage, donc on ne demande qu’à donner un coup de main », explique le président de la branche tahitienne de l’association, Pierre Lecorne. « Ils auront déjà leur professeur, mais on va pouvoir les aider à travers des stages des  »masterclass », des découvertes en entreprise, aussi bien sur la cuisine que la pâtisserie, la salle ou l’œnologie par exemple », détaille le Disciple d’Escoffier.

Objectif, être au niveau d’ici janvier prochain, pour l’ouverture programmée d’un snack d’application, où le public pourra venir goûter la cuisine de ces stagiaires et les produits d’un jardin pédagogique. À terme, l’ambition est de leur trouver un travail, dans un secteur qui recherche abondamment. « C’est un métier passion, mais physique et stressant, avec des horaires compliqués. Donc je pense que des jeunes avec un passé particulier savent ce qu’est la difficulté et ont l’énergie pour répondre aux défis auxquels ont fait face en cuisine », poursuit Pierre Lecorne.

« Il n’y a pas de secret »

Au vu de l’entrain observé parmi les stagiaires au moment de s’affairer au service, la motivation semble être dans toutes les têtes. « Tout le monde est content, on s’entend bien entre les douze, c’est la base de la cuisine de bien s’entendre », dit Teata, doyen de la bande à 49 ans, attiré par la cuisine « car j’aime bien manger », après plusieurs années de petits jobs payés au noir. « Il n’y a pas de secret, il va falloir bien suivre les cours. Avec cette formation, l’objectif c’est la réussite » sourit Manea, stagiaire de 23 ans, animé par « la passion de la cuisine », un secteur dans lequel il a déjà travaillé.

« Là, je vais pouvoir obtenir une qualification », se réjouit-il. « Pour l’instant, on a un peu de mal à nous ouvrir, mais ça va bien se passer », assure de son côté Terehau, 22 ans, qui compte bien « rendre père Christophe heureux après tout ce qu’il a fait pour moi », lui qui s’est retrouvé en difficulté après « des problèmes avec la justice ». Dans son introduction, l’homme d’Église a ainsi appelé ces jeunes à faire table rase du passé pour se projeter vers leur avenir. « C’est pour avoir une meilleure vie, pour ensuite aller en entreprise », conclut Richard, stagiaire de 28 ans, visiblement tombé au bon endroit : « j’adore la cuisine, et puis sans mentir, j’adore manger aussi ».

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