Le vice-président et ministre du Logement, de l’Aménagement, en charge des Transports interinsulaires, Jean-Christophe Bouissou, a présenté samedi matin à Moorea la stratégie du gouvernement pour l’aménagement et le développement durable de la commune. Satisfaction d’un côté d’avoir pu « échanger sur tous les sujets importants » et méfiance du côté des associations qui « attendent de voir ».
Les représentants d’associations de Moorea étaient nombreux à être venus assister à la présentation de la stratégie du gouvernement pour l’aménagement et le développement durable de l’île, samedi matin. Le vice-président et ministre du Logement, de l’Aménagement, en charge des Transports interinsulaires, Jean-Christophe Bouissou, a parlé longuement, détaillant les plans et les objectifs du Pays, tout en insistant sur la concertation que souhaite avoir le gouvernement avec tous les acteurs de l’île. Cette réunion était proposée pour répondre aux inquiétudes d’une partie de la population concernant les projets touristiques et immobiliers en gestation sur Moorea : « Il est difficile d’amener une vision partagée sur l’avenir de Moorea sans concertation », a expliqué Jean-Christophe Bouissou.
Lors de cette rencontre, le gouvernement a présenté ses propositions : création d’une zone d’aménagement et de développement prioritaire sur la commune de Moorea-Maiao, « qui permettra de concevoir et d’organiser, en concertation avec le conseil municipal et la population, des programmes de logement, la construction et l’exploitation de sites et complexes touristique, la création d’équipements structurants et de loisirs ainsi que la mise en valeur d’espaces publics littoraux, sur différents sites de la commune » ; et création d’un comité d’orientation stratégique de développement de la commune de Moorea, comprenant la commune, le Pays et les acteurs socio-économiques de Moorea, pour recueillir un avis concerté sur l’aménagement et les projets d’investissement à réaliser dans le périmètre de la zone d’aménagement de développement durable de la commune.
Le Pays poursuit plusieurs objectifs : relancer l’économie de Moorea, encourager la réalisation de programmes d’envergure « adaptés aux capacités de l’île », développer la recherche en agronomie, aquaculture, espace lagonaire, mais aussi le tourisme, le logement et le loisir. Mais est-ce que les associations et les habitants de Moorea ont les mêmes objectifs que le Pays ?
Pas question de faire du « tout-béton », le vice-président a répondu aux associations craignant de voir naître un « deuxième Papeete » : « Il faut faire à l’image de Moorea, donner une personnalité à l’urbanisation. » Interrogés par Tahiti Infos, suite à la présentation du vice-président, certains participants à la réunion ont exprimé leur méfiance : « On attend de voir entre la théorie et la pratique, ce qui va se faire. » « Il nous répète toujours les mêmes choses. Est-ce qu’ils vont tenir les promesses ? » « Je ne vois pas de « durable » dans sa présentation. »
Alain Bonno, représentant des riverains de Temae, salue l’initiative du vice-président et espère que les réunions de concertation vont se poursuivre car « elles sont la base même du dialogue ». Mais les objectifs ne semblent pas tout à fait coller avec ce que souhaitent les associations, selon lui. Il qualifie certains projets de « pharaoniques ».
D’ailleurs cette vision différente des choses est la première question que le gouvernement, la municipalité de Moorea, les acteurs économiques, les associations et les habitants de l’île doivent se poser, toujours selon Alain Bonno, qui suggère même d’organiser un référendum.
Jean-Christophe Bouissou espère bien, lui, arriver à une sorte de consensus avec toutes les parties de Moorea.