Saint-Denis (AFP) – Plus de quatre mois après les attentats du 13 novembre, l’équipe de France a retrouvé mardi le Stade de France et a maintenu sa spirale vertueuse en vue de l’Euro-2016, en dominant la Russie (4-2) lors de son dernier rendez-vous avant la divulgation de la liste des 23.
« On n’oublie pas mais on va de l’avant ». Le message distillé lundi par Didier Deschamps a été parfaitement entendu par ses joueurs. La soirée était forcément spéciale et le souvenir des attaques de Paris et de Saint-Denis, qui ont fait 130 morts, toujours vivace. Mais les Bleus n’ont pas raté leurs retrouvailles avec leur enceinte fétiche, avec un succès qui peut faire office de catharsis après la tragédie de l’automne.
Il fallait bien renouer avec ce stade qui accueillera le match d’ouverture du Championnat d’Europe, le 10 juin contre la Roumanie, et avait fait l’objet d’un dispositif sécuritaire renforcé, déjà testé au cours du Tournoi des six nations de rugby. C’est désormais chose faite, et avec la manière, sur quatre buts inscrits par Ngolo Kanté (8e), André-Pierre Gignac (38e), Dimitri Payet (64e) et Kingsley Coman (76e).
Les deux réalisations russes, signées Aleksandr Kokorin, de la tête à la suite d’un coup de pied arrêté (57e), décidément le gros pêché mignon des Tricolores, et Youri Zhirkov (69e), sont toutefois venues rappeler la fragilité défensive des Français.
Avec cette septième victoire en huit rencontres cette saison, le sélectionneur des Bleus peut tout de même s’atteler à l’élaboration de son groupe pour l’Euro en ayant toutes les cartes en main.
Une autre chose est sûre, les absents à ce rassemblement peuvent se faire du souci.
– La défense bat de l’aile –
Kanté, auteur de son premier but en équipe de France pour sa toute première titularisation (2 sélections), peut ainsi commencer à y croire au milieu, tout comme Dimitri Payet, qui a sans doute validé définitivement son ticket en plantant un coup franc magistral de plus de 25 mètres, confirmant sa belle prestation aux Pays-Bas (3-2) vendredi.
Mais les choses sont un peu plus complexes dans le secteur offensif, tributaire de l’avenir international de Karim Benzema, mis en examen dans l’affaire du chantage à la sex-tape et pour l’instant « non sélectionnable ».
Les sept buts inscrits en l’espace de quatre jours ont de quoi faire cogiter le sélectionneur, si Benzema venait à être remis en selle en avril par la Fédération française de football, et Deschamps va sûrement être confronté à un sérieux cas de conscience.
Une certitude, il peut compter sur un Antoine Griezmann en pleine forme. L’attaquant de l’Atletico Madrid, qui a délivré deux passes décisives après son magnifique coup franc aux Pays-Bas, a profité de ces dix jours avec les Bleus pour s’imposer en patron du secteur offensif en l’absence de Benzema. Griezmann, Olivier Giroud, Anthony Martial, Coman et Payet sont partants certains en attaque, sauf blessure. Reste à savoir avec qui.
Au sujet de la défense, il y a en revanche de quoi passer des nuits blanches. En encaissant quatre buts en deux matches, l’équipe de France, qui a enregistré la blessure au genou du polyvalent Jérémy Mathieu, sait où se situe son déficit actuel. Les coups de pied arrêtés restent un problème majeur et les côtés sont clairement en manque de talent. Tout n’est pas encore tout bleu avant le verdict des 23.
© AFP FRANCK FIFEKingsley Coman et ses coéquipiers célèbrent son but de 4-2 face à la Russie au Stade de France, le 29 mars 2016