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Présidentielle : 91 parrainages polynésiens pour Emmanuel Macron

À quelques heures de la clôture des parrainages, le Conseil constitutionnel a enregistré 395 signatures en provenance des Outre-mer, sur les 835 élus en capacité de parrainer. C’est à peine un élu sur deux qui a apporté son parrainage à un candidat. Le président de la République, qui a officialisé sa candidature jeudi soir, est le principal bénéficiaire de ces signatures : 206 parrainages ultramarins, dont 91 polynésiens. Le point avec notre partenaire Outremers 360°.

Pour rappel, ce sont près de 42 000 élus qui étaient en capacité de parrainer un candidat : parlementaires, maires, maires délégués des communes déléguées et des communes associées, conseillers départementaux et régionaux, conseillers territoriaux de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin et de Saint-Pierre-et-Miquelon, membres élus des assemblées de Guyane, de Martinique, de la Polynésie française, des Assemblées de province de la Nouvelle-Calédonie et de l’assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna, président du conseil exécutif de Martinique, président de la Polynésie française et le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Enfin, les parrainages doivent émaner d’élus d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer différents, sans dépasser un dixième, soit 50 pour un même département ou une même collectivité.

41 parrainages polynésiens « non décomptés »

Si une dernière salve de parrainage est encore attendue jusqu’à 18h ce vendredi, avant une officialisation lundi par le président du Conseil constitutionnel lundi, les parrainages enregistrés jusqu’à ce 3 mars révèlent une percée en Outre-mer du désormais candidat Emmanuel Macron. Il y a cinq ans, le chef de l’État récoltait 76 signatures ultramarines contre 206 en 2022. La Polynésie en apporte 91 : peu surprenant puisque qu’Édouard Fritch, président du Pays et du Tapura majoritaire, avait appelé ses élus à parrainer le président. Une réserve de parrainage considérable pour un candidat. Toutefois, la règle des 50 élus par département ou collectivité fait que 41 parrainages, qui auraient pu aller à d’autres candidats, ne seront tout simplement pas décomptés. Pour rappel, en 2017, Emmanuel Macron n’avait reçu aucun parrainage de Polynésie.

C’est ensuite la Guadeloupe et Mayotte qui ont le plus parrainer Emmanuel Macron : respectivement 29 et 22 signatures. En Nouvelle-Calédonie, d’où le candidat a reçu de nombreux soutiens depuis octobre dernier, 21 parrainages sont allés à Emmanuel Macron, 14 à Valérie Pécresse et 6 à Jean-Luc Mélenchon. Marine Le Pen, Éric Zemmour et Yannick Jadot récoltent chacun une signature calédonienne. À La Réunion, les élus ont préféré parrainer Jean-Luc Mélenchon (27 signatures). Le candidat de l’Union populaire arrive d’ailleurs second des parrainages Outre-mer (58) devant Valérie Pécresse (44). En Guyane, c’est sans surprise Christiane Taubira qui récolte le plus de signatures avec 19 parrainages, contre 12 pour Jean-Luc Mélenchon, 9 pour Emmanuel Macron et deux pour Philippe Poutou. L’ancienne garde des sceaux qui a finalement renoncé à la Présidentielle récolte aussi des parrainages en Martinique (4), en Guadeloupe (1), à La Réunion (1) et à Saint-Pierre et Miquelon (1).

Système remis en cause

Plus qu’en 2017, le processus constitutionnel des parrainages a été discuté et souvent remis en cause en 2022. En 2016, une loi organique oblige le Conseil constitutionnel à publier chaque parrainage, ce qui inciterait les maires à ne pas accorder leur signature pour ne pas montrer à leurs administrés qu’ils prennent position. On reproche aussi à la procédure « son incapacité à faire une place à des candidats populaires mais hors système » ; « le risque de voir certains élus marchander leur soutien (mise aux enchères par exemple) » ou encore ; « les pressions parfois fortes exercées sur les maires des plus petites communes ». Certains candidats ont aussi pointé du doigt les réserves de parrainages de certains partis. En renonçant à la Présidentielle mercredi, Christiane Taubira avait d’ailleurs vivement épinglé les partis qui « n’ont plus que leur capacité de nuisance ». Elle avait dénoncé sa concurrente Anne Hidalgo et le parti socialiste d’empêcher les parrainages en sa faveur.

Plusieurs propositions avaient été proposées pour améliorer la procédure : élever le seuil de parrainages à 1 000 ; abandonner le système des 500 parrainages et de le remplacer par un collège d’environ 100 000 élus qui auraient désigné à bulletin secret le candidat qu’ils souhaitaient voir concourir ; instaurer le secret des parrainages pour éviter les pressions exercées sur certains élus locaux ou encore ; mettre en place un parrainage citoyen avec un seuil à 150 000 parrainages. Plus récemment, une proposition de loi organique déposée en octobre 2020 visait à instaurer une procédure de parrainage citoyen, en plus du parrainage par les élus.

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