Marcel Tuihani, qui représente en Polynésie française la candidate Les Républicains, Valérie Pécresse, était ce jeudi dans les studios de Radio1 pour inaugurer ce rendez-vous hebdomadaire qui, jusqu’au premier tour de l’élection présidentielle, accueillera les représentants locaux des candidats.
En quoi Valérie Pécresse serait-elle la meilleure présidente de la République, du point de vue polynésien ? Pour Marcel Tuihani, elle incarne la stabilité, face à d’autres candidats qu’il qualifie « d’agitateurs », et la continuité d’un parti « historique », héritier du RPR.
Il faut se rappeler, dit-il, que les candidats à l’élection présidentielle qui font de bons scores en Polynésie sont ceux qui sont soutenus par des « états-majors politiques forts » au plan local. Le Amuitahiraa de Gaston Flosse a déclaré son soutien à Valérie Pécresse, « et je ne doute pas, dit Marcel Tuihani, de la force et de la capacité de Gaston Flosse à réunir les électeurs polynésiens derrière la candidate. »
Marcel Tuihani regrette que le Tapura ait choisi de soutenir Emmanuel Macron : « Au sein du parti, ils ne sont pas Macron. Ces gens-là viennent de la droite ! » Il accuse Édouard Fritch d’avoir fait ce choix « par opportunité politique ». Un choix que n’ont pas fait les loyalistes en Nouvelle-Calédonie, souligne-t-il.
Et il prend l’exemple de Cyril Tetuanui, qui pourtant a dit qu’il voterait pour Valérie Pécresse, pour illustrer la « géométrie variable » des politiques, leur capacité amplifiée à « s’asseoir entre trois chaises. Je parraine Marine Le Pen, je vote Valérie Pécresse, et je vais faire campagne pour Emmanuel Macron. Là, je vous avoue que je ne sais plus comment comprendre la politique polynésienne ! »
Sur le programme de Valérie Pécresse, Marcel Tuihani souligne qu’elle s’engage à faire réaliser « une grande enquête épidémiologique au terme de laquelle la loi Morin pourrait être révisée », dans le sens d’une prise en charge des générations futures : « Voilà une prise de responsabilité ! » Autre point fort, dit-il, « la création d’un ministère d’État des Outre-mer et de la mer. Est-ce que ce n’est pas la réponse aux inquiétudes des Outre-mer ? Un ministère d’État, c’est ce qui permet de porter les problématiques des Outre-mer au plus près de l’attention du Président de la République. »
Quant à d’éventuelles évolutions du statut, dit Marcel Tuihani, après avoir vu Emmanuel Macron faire du Parlement une « chambre d’enregistrement », « la position de Valérie Pécresse repose sur le respect des institutions, de nos institutions polynésiennes. » Valérie Pécresse défend la décentralisation, mais pour Marcel Tuihani il faut d’abord balayer devant notre propre fare : « Avez-vous vu l’assemblée de la Polynésie française transférer des compétences aux communautés de communes ? Aucune ! Ce n’est pas de la faute du Parlement français, c’est de la responsabilité de nos élus polynésiens. »
Si Valérie Pécresse avait un temps fait figure de challenger principal d’Emmanuel Macron, les derniers sondages la placent à 10,5% des intentions de vote, derrière Le Pen, Zemmour et Mélenchon. Pour Marcel Tuihani, qui dénonce le fait que les débats de la présidentielle se fassent « face à Baba » (une référence à Cyril Hanouna, ndlr) la campagne est devenue un « octogone médiatique » alors que « Valérie Pécresse prend la politique très au sérieux. Elle ne tombe pas dans le piège de l’instantané. »
« Je reste confiant, conclut Marcel Tuihani. Attendons que les urnes parlent. »