C’est une exclusivité Radio 1. Dix ans après les révélations fracassantes de la chambre territoriale des comptes (CTC) sur le sulfureux Groupement d’intervention de la Polynésie (GIP), le tribunal de grande instance de Paris a condamné jeudi dernier l’ancien chef des hommes en rouge, Rere Puputauki, à 3 ans de prison, dont 18 mois fermes et 6 millions de Fcfp d’amende. Rere Puputauki et trois de ses proches sont également condamnés à rembourser solidairement 90 millions de Fcfp à la Polynésie.
Instruite à Paris depuis 2009, la retentissante « affaire du GIP » a finalement débouché la semaine dernière sur une nouvelle condamnation de l’emblématique ex-chef du Groupement d’intervention de la Polynésie et bras droit de Gaston Flosse jusqu’en 2004, Rere Puputauki. Le 6 octobre dernier, le tribunal de grande instance de Paris a condamné Rere Puputauki à 3 ans de prison, dont 18 mois fermes et 6 millions de Fcfp d’amende pour « favoritisme », « prise illégale d’intérêts », « abus de bien sociaux », « détournement de fonds publics » et « faux et usages de faux »… Trois proches de l’ancien chef du GIP, Franck, Glen et Dominique Hunter, ont également été condamnés à des peines d’interdiction de gestion, d’amende, de sursis et de prison ferme. Enfin, la personne morale de la société « Niako », appartenant aux mis en cause, a été condamnée à 6 millions de Fcfp d’amende.
De l’argent détourné et réinvesti au Chili
Dans ce dossier volumineux ouvert à la suite du rapport de la CTC sur le GIP en 2006, les juges d’instruction parisiens, Serge Tournaire et Roger Le Loire, se sont principalement intéressés à la passation de marchés entre le GIP et plusieurs sociétés locales. Le GIP établissant des faux « certificats de services faits » pour arroser lesdites sociétés de fonds publics. Argent qui était ensuite réinvesti par le chef du GIP et ses proches notamment dans « une mine de fer au Chili » ! Rere Puputauki peut encore faire appel de cette décision pour suspendre l’application de la peine. L’ancien chef du GIP a déjà passé plusieurs mois à Nuutania en 2012 après deux premières condamnations pour ses activités dans l’ancien service du Pays. La première pour « travail dissimulé » dans l’affaire du convoyage des thoniers de Tahiti Nui Rava’i et la seconde pour « homicide involontaire » dans le dossier du naufrage du Tahiti Nui IV. Enfin, Rere Puputauki est également toujours mis en examen dans l’affaire de la disparition du journaliste JPK en 1997.