ACTUS LOCALESJUSTICE Prison ferme requise contre la gérante de Training Sandra Network Valentine BLUET 2017-04-18 18 Avr 2017 Valentine BLUET © Radio 1 La gérante du réseau de vente pyramidale, Sandra Faraire, et deux de ses associées dans la société Training Sandra Network étaient renvoyées mardi matin devant le tribunal correctionnel de Papeete. Le parquet a requis un an ferme et un an de sursis avec mise à l’épreuve, ainsi que 7 millions de Fcfp d’amende et un mandat de dépôt à l’encontre de la tête du réseau. Le délibéré sera rendu le 20 juin prochain. Après avoir bénéficié d’un renvoi en octobre dernier, Sandra Faraire, Anouciatha Faoa et Heiata Huria, gérantes et associées du réseau de vente pyramidale, Training Sandra Network, étaient de nouveau mardi à la barre du tribunal correctionnel de Papeete. Les trois prévenues devaient répondre des chefs « d’escroquerie », « d’abus de bien sociaux », « de banqueroute » et « de travail dissimulé ». Créée en août 2014, la pseudo-société proposait des « formations de développement personnel » au prix de 15 000 à 30 000 Fcfp avec une promesse de retour sur investissement allant jusqu’à 600 000 Fcfp en six mois. L’affaire était si tentante que 8 000 personnes se sont pressées à ces fameuses « formations ». Mais la machine s’est vite enrayée et les retours sur investissement ne sont jamais arrivésp pas plus que les prétendus « gros investisseurs » censés relancer la machine, ou encore que les « 40% d’intérêts » sur des investissements immobiliers bidons… Une promesse « d’ultra enrichissement » qui a fait au total 64 victimes, dont près de la moitié étaient présentes mardi à l’audience. Dans le public, un mécanicien de l’armée et sa femme ont investi plus de 10 millions de Fcfp dans Training Sandra Network. Ils espèrent aujourd’hui récupérer leur argent. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2017/04/TSN-01.mp3 Avec son habituel aplomb, Sandra Faraire, a affirmé être « animée par de bonnes intentions ». Pour se défendre, elle a accusé la DGAE de ne pas avoir donné suite à son courrier concernant la légalité de sa société. Et pour cause, il s’agissait clairement d’une société de vente pyramidale. Elle a ensuite mis en cause ses deux premiers investisseurs pour l’avoir laissé tomber. « Je trouve que c’est injuste de dire que je suis une escroc. On est des femmes, on est des mamans, on n’a pas l’intention de mentir », a tenté de s’expliquer Sandra Faraire. Pourtant quand le procureur a demandé où étaient les 200 millions de Fcfp de bénéfice du Training Sandra Network, la tête de réseau a botté en touche : « l’argent n’est pas sur nos comptes, je ne peux pas inventer des choses ». Nouvelle question du procureur : « Avez-vous, vous-même, bénéficié d’un ultra-enrichissement ? ». « Pour moi oui », répond la gérante de TSN. « De plusieurs milliards ? » poursuit le procureur. « Je ne veux pas répondre » se ferme Sandra Faraire… Ses deux co-prévenues ont suivi le même mode de défense, arguant de la bonne foi de leur « patronne » même si elles n’ont touché aucun salaire ou gain dans cette opération. Pour Sandra Faraire, sa seule erreur a été de ne pas avoir pu rembourser ses clients, mais pas question, selon elle, de « manipulation ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2017/04/TSN-02.mp3 Face à cette « escroquerie à grande échelle faite par des professionnelles », le procureur a requis à l’encontre de Sandra Faraire deux ans de prison dont un an avec sursis et mise à l’épreuve, 7 millions de Fcfp d’amende et l’obligation d’indemniser les victimes, la déclaration de sa faillite personnelle, l’affichage de la décision et un mandat de dépôt face « au fort risque de récidive constaté par l’expert psychiatre ». A l’encontre des deux autres prévenus, le procureur a requis un an de prison dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve, 2 millions de Fcfp d’amende et l’obligation d’indemniser les victimes, ainsi qu’une interdiction professionnelle de cinq ans. Le délibéré sera rendu le 20 juin prochain. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)