L’association Nana sac plastique, avec la commune de Rangiroa, la Diren et plusieurs associations, organise une vaste opération sur les piles et batteries sur l’île dans le cadre des semaines consacrées au développement durable. La problématique des déchets toxiques sur l’île est « catastrophique » selon l’association.
Une pile ou une batterie dans la nature, c’est l’assurance de nombreuses années de pollution, de 50 à 100 ans. Une absurdité puisque ces déchets toxiques peuvent être récupérés et recyclés. La Direction de l’environnement (Diren) prend en charge le rapatriement de ces déchets sur Tahiti pour les Tuamotu, où ils sont ensuite stockés puis envoyés en France pour les piles et en Nouvelle-Zélande pour les batteries. Malheureusement, le tri des déchets n’est pas encore une habitude dans les îles, faute d’infrastructures, comme l’explique Moea Pereyre de l’association Nana sac plastique, qui estime la situation « catastrophique ».
Dans les piles, plusieurs matières sont récupérées, permettant de produire de nouvelles piles. L’enveloppe est elle aussi réutilisée pour la fabrication de nouveaux produits métalliques. Les batteries collectées sont broyées dans des unités spéciales de traitement. Les matières plombeuses, matières oxydées, ainsi que les parties métalliques, sont envoyées en fonderie et servent à la fabrication de nouvelle batteries ou de pièces de voitures. Bref, recycler ces déchets toxiques est beaucoup plus intéressant que de les jeter dans le bac gris, où ils risquent de prendre feu, ou pire dans la nature où ils vont petit à petit décharger leurs produits chimiques dans les rivières, les lagons, etc. « Ils ont des conséquences désastreuses sur l’environnement et surtout sur la santé des personnes qui les manipulent, indique Nana sac plastique. Les métaux lourds qu’ils contiennent s’accumulent dans nos organismes et dans notre environnement (plomb, mercure, cadmium, lithium, nickel, zinc, etc…) »
Le saturnisme correspondant à une intoxication aiguë ou chronique par le plomb et celui-ci est également facteur de handicaps mentaux s’il contamine l’embryon ou le fœtus. Même chose pour les piles, considérées également comme déchets toxiques qui doivent donc subir un traitement particulier. Nana sac plastique, avec différentes association de l’île, la commune et la Diren, profite des semaines dédiées au développement durable pour mener une vaste opération à Rangiroa et sensibiliser à cette problématique. Pour commencer une récolte de piles et de batteries est organisée. Pendant plus de deux semaines, les élèves d’une même classe sont invités à rapporter les piles usagées et la classe ayant collecté le plus de piles obtiendra des lots. Une opération récolte de piles et de batteries sera menée parallèlement par les bénévoles des associations pour aller dans les quartiers et ramasser ces déchets. Le samedi 9 octobre, rendez-vous à la plage pour une opération de nettoyage des côtes et du lagon. Et enfin, 11 collecteurs seront utilisés comme points d’apports volontaires dans les mairies, écoles et collège. Une carte a été mise en ligne pour connaitre l’emplacement de ces PAV. Pendant tous ces événements, qui se tiendront jusqu’au 21 octobre, des actions de sensibilisation seront également mises en place pour informer la population sur les dangers des déchets toxiques.