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Procès du Carlton : Kojfer, « l’amoureux » à la barre

© DENIS CHARLET / AFP

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AUDIENCE – René Kojfer, l’homme-clé de ce procès, chargé des relations publiques du Carlton, a été longuement interrogé mercredi. Accusé de proxénétisme aggravé, lui répond qu’il tombait « amoureux » des prostituées.

« Proxénète » ou « entremetteur » ? « Je ne suis pas un proxénète ». De retour à la barre mercredi après son malaise de la veille, René Kojfer, homme-clé dans le procès du Carlton, n’en a pas démordu. S’il est apparu plus faible et moins incisif, l’ancien chargé des relations publiques de l’hôtel de luxe lillois n’a pas changé d’un iota sa version des faits. « Entremetteur », oui, mais « proxénète », jamais. A 74 ans, cet ancien vendeur de matelas et de trousseaux de mariage joue encore sur les mots pour sa défense.

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« Elle me plaisait, je l’ai draguée, c’est tout ». Au cours de l’audience, le président évoque le cas de « Sonia », venue témoigner la veille. Au moment de sa rencontre avec René Kojfer, elle a 25 ans et des problèmes d’argent. Ce dernier veut « l’aider » en lui présentant « des amis à lui », explique Sonia. Répartie immédiate de Kojfer : « Pas du tout ! Elle me plaisait, je l’ai draguée, c’est tout. C’était sympathique, on est sortis ensemble, on n’a pas parlé d’argent, je ne l’ai pas forcée du tout. » La « romance » sera de courte durée. Les compte-rendus des écoutes s’égrènent, crus et implacables. Au téléphone, René Kojfer est moins courtois au sujet de Sonia qu’il ne l’a laissé entendre à la cour : « Sonia, c’est une connasse ». La jeune femme aurait refusé de lui faire une fellation gratuitement.

« Vous tombez souvent amoureux ». Éconduit, René Kofjer jette donc son dévolu sur une autre femme. Il explique qu’il a eu un « coup de cœur » et conclut, grandiloquent : « Monsieur le président, j’étais amoureux ». Difficile encore une fois de trouver la moindre trace de sentiment amoureux dans la conversation téléphonique de René Kojfer : « C’est un canon de chez canon, je te la mets de côté ». Répartie assassine du président, qui constate, lapidaire : « Vous tombez souvent amoureux ». Profil bas, le prévenu acquiesce.

 

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La longue litanie de conversations téléphoniques est sans équivoque : René Kojfer met en relation des jeunes femmes avec ses connaissances. De quoi satisfaire à la définition juridique du proxénétisme. Mais à la raison et au droit, René Kojfer répond, encore une fois, par les sentiments : « Mais toutes ces personnes sont tombées amoureuses ». Avant de nuancer : « Enfin, façon de parler. »

 

« C’est vrai qu’au vu de la loi, je suis proxénète ». Façon de parler, car René Kojfer le reconnaît lui-même, tous ses amis voulaient avoir « des relations sexuelles tarifées ». « C’est vrai qu’au terme de la loi, je suis proxénète », finit-il par lâcher. Le procureur de la République Frédéric Fèvre va droit au but: « Est-ce que vous êtes en repérage pour trouver des jeunes filles et en faire des prostituées ? », demande-t-il. René Kojfer ne comprend pas, le magistrat reformule sa question. « Non, non, non », nie le prévenu.

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Source : Europe1

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