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Procès du Carlton : relaxe « pure et simple » requise pour DSK

© AFP/FRANCOIS LO PRESTI

JUSTICE – « Ni l’information judiciaire, ni l’audience » n’ont permis d’établir l’infraction de proxénétisme aggravé pour DSK, a estimé le procureur dans son réquisitoire.

Le ministère public a requis mardi la relaxe « pure et simple » pour l’ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, dans le procès pour proxénétisme aggravé dit du Carlton.

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« Ni l’information judiciaire, ni l’audience » n’ont permis d’établir l’infraction de proxénétisme aggravé pour DSK, a déclaré à l’issue de son réquisitoire le procureur de la République de Lille, Frédéric Fèvre. Le tribunal peut désormais choisir de suivre ou non cet avis. En théorie, Dominique Strauss-Kahn risque toujours jusqu’à 10 ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende.

Condamner sur des preuves, non des convictions. Lors des réquisitions à son encontre, l’ancien patron du FMI s’était redressé sur son siège, bras croisés, écoutant attentivement les propos du procureur. S’adressant au tribunal, le magistrat a estimé que la « notoriété » de l’ancien favori socialiste pour la présidentielle de 2012 « ne doit en aucun cas être une présomption de culpabilité ». Et de s’interroger : « Un homme puissant serait-il nécessairement coupable ? »

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« Il appartient au tribunal correctionnel de ne condamner que sur des preuves et non des convictions. Notre système judiciaire doit pouvoir s’enorgueillir de ne jamais condamner quelqu’un au bénéfice du doute. Je requiers donc sa relaxe pure et simple », a conclu le procureur Fèvre, au terme de son intervention.

Des plaidoiries à blanc. Tout au long du procès entamé le 2 février, l’ancien ministre aura persisté à nier non seulement avoir été l’organisateur des parties fines, mais aussi d’avoir été au courant de la qualité de prostituées de ses partenaires.

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Reconnaissant que les débats n’avaient pas été concluants sur ces points, les avocats des parties civiles n’ont pas réclamé de condamnation à l’encontre de DSK, lundi, lors de l’audience consacrée à leurs plaidoiries.

« Nous travaillons avec le code pénal, pas le code moral ». Au début de son réquisitoire, mardi, le procureur évoque des « pratiques » qui sont celles « d’un groupe d’amis », mais pas, estime-t-il d’un « réseau mafieux ». « Ce qui m’a frappé, c’est l’absence totale de considération pour les femmes qui sont reléguées au simple (état) d’objet de plaisir », observe encore Frédéric Fèvre dans un premier bilan des débats.

Tout comme le président du tribunal Bernard Lemaire en avait rappelé la nécessité en début du procès, Frédéric Fèvre s’en tient néanmoins à la loi. « Nous travaillons avec le code pénal, mais pas le code moral », souligne-t-il. Le parquet a ensuite commencé à énumérer ses réquisitions avec une sévérité proportionnelle à ce qu’il estime avoir été le rôle de chacun des 14 prévenus. A l’exception de Dodo la Saumure, seules des peines de sursis ont été requises à l’encontre de six des 13 autres prévenus poursuivis pour proxénétisme aggravé dans ce dossier.

Source : Europe1