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Procès Méline : 5 ans avec sursis pour la mère

Reconnue coupable du meurtre de sa fille handicapée en 2010, Laurence Nait Kaoudjt a écopé mardi d’une peine de sursis, la cour ayant retenu une altération du discernement.

La mère de Méline a été reconnue coupable du meurtre de sa fille de 8 ans, lourdement handicapée. Jugée depuis lundi, Laurence Nait Kaoudjt a écopé mardi d’une peine de 5 ans de prison avec sursis, la cour d’assises de Rennes ayant retenu une altération de son discernement et du contrôle de ses actes.

>> Les premiers mots de la mère à l’énoncé du verdict : 

« Personne ne peut comprendre, il n’y aura pas d’appel ». La mère condamnée a crié sa colère aux jurés et à la cour aussitôt après l’énoncé du verdict : « j’aurais mieux fait de mourir. Vous n’avez pas de cœur, vous n’avez pas compris mon geste d’amour : si, demain, vous lisez que je me suis suicidée, je vous regarde tous dans les yeux, c’est sur votre conscience ».

« Il n’y aura pas d’appel: si eux (les jurés) n’ont pas compris, personne ne peut comprendre », a-t-elle ajouté  alors que le président de la cour d’assises Philippe Dary lui indiquait cette possibilité.

Un passage à l’acte après huit ans dans « l’enfer de l’handicap ». Un soir d’août 2010, après s’être occupée de sa fille seule pendant huit ans, Laurence, alors âgée de 44 ans, n’a plus eu la force. Elle administre à Méline un demi-Lexomil et du Doliprane pour être sûre qu’elle soit endormie. « Je voulais juste qu’on parte, mais sans lui faire de mal », a-t-elle expliqué mardi à l’audience.

La voix déchirée par les sanglots, l’émotion et la douleur, Laurence a raconté comment elle s’est assise à côté de Méline et comment elle a tiré sur l’écharpe, tout en lui parlant : « c’est maman qui t’aime ». « Je sais que ma fille est heureuse là où elle est, qu’elle ne souffre pas. Et moi, je souffre de son absence », avait-elle conclu.

Cinq ans requis par l’avocat général.  Invoquant la « raison » avec la nécessaire reconnaissance de la culpabilité de l’accusée dans le meurtre, mais aussi « l’empathie » avec la profonde douleur de cette mère qui avait tenté de se suicider juste après la mort de son enfant, l’avocat général Yann Le Bris avait requis cinq ans de prison avec sursis à son encontre.

« Un geste d’amour ». A l’inverse, ses avocats, parmi lesquels le ténor Me Éric Dupond-Moretti, avaient plaidé l’acquittement, au nom de « la contrainte morale ». « Elle a tué sa fille, mais elle n’est pas une meurtrière », avait-t-il plaidé. « Mon geste était un geste d’amour et je voulais partir avec ma fille Méline, je suis ici en vie », avait juste déclaré l’accusée juste avant que la cour ne se retire.

Elle encourait la réclusion criminelle à perpétuité. La cour a finalement suivi les réquisitions.

Source : Europe1