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« Proche, militante, efficace, collaborative » : l’Adie confirme son succès

©CP/Radio1

L’Association pour le droit à la vie économique (Adie), spécialiste de la microfinance, tenait ce mardi son comité de pilotage avec ses nombreux partenaires publics et privés. L’occasion de tirer un bilan de l’année écoulée, un bilan positif qui montre le désir d’entreprendre des Polynésiens, et leur capacité à le faire lorsqu’ils sont accompagnés dans leur démarche.

L’Association pour le droit à la vie économique (Adie) s’adresse aux personnes exclues du crédit bancaire pour financer leurs projets par le microcrédit, avec un maximum de 1,4 million de Fcfp pour un premier emprunt sur 48 mois maximum. Depuis son installation en Polynésie en 2009, l’Adie a financé 13 711 entrepreneurs, soit 7,2 milliards de Francs injectés dans l’économie polynésienne. 24% des projets financés par l’Adie sont dans le domaine de l’agriculture ; viennent ensuite la prestation de service (18%), la restauration et l’hôtellerie (15%), la pêche (14%), l’artisanat (11%), le commerce (7%), le transport (5%) et le bâtiment (4%). Une répartition qui reste stable, mais Wendy Mou Kui, la directrice de l’Adie, note que les porteurs de projet d’aujourd’hui sont plus enclins à adopter une démarche éco-responsable.

2 378 porteurs de projet ont été financés et accompagnés par l’Adie en 2022, soit une progression de 21% sur l’année précédente.  52% sont des femmes, 40% sont au RST, et 40% sont sans diplôme. Le montant moyen des prêts décaissés est de 643 000 Fcfp.

Plus récemment, le renforcement de la présence de l’Adie dans les archipels a été une réussite, dit Wendy Mou Kui qui est aujourd’hui à la tête d’un réseau de 13 agences dans les 5 archipels. « Un nouveau public » s’est ainsi manifesté, « frappé de plein fouet par la crise sanitaire. Ils ont perdu leur emploi et ne savaient pas comment rebondir, avant de décider de changer de vie et de créer leur propre emploi. Ça leur a permis de se maintenir sur leur île. »

Un taux d’intérêt augmenté de 2 points

La hausse des taux d’intérêt depuis la fin de la crise Covid a eu un impact sur l’Adie, qui s’est vu contrainte de répercuter sur ses clients les deux points de hausse du taux de refinancement. Il est aujourd’hui de 9,75%, similaire aux « taux historiques » en vigueur il y a quelques années. Mais Wendy Mou Kui rappelle que l’Adie fait du micro-crédit sur des périodes courtes, et que « ça n’a donc pas un coût très élevé pour le porteur de projet. »

Ce coût comprend aussi l’accompagnement des 27 salariés et des 42 bénévoles de l’Adie, qui vont aider les candidats au microcrédit à construire et affiner leur projet, par exemple en les incitant à se démarquer de la concurrence. Et dans la philosophie de l’Adie, l’échec n’existe pas : tout est apprentissage, « et c’est mieux de faire quelque chose que de ne rien faire. C’est aussi ce qui fait un chef d’entreprise, prendre des risques, se tromper parfois, et se relever » dit Wendy Mou Kui.

Parmi les projets de l’Adie pour 2023, un fonds vert pour les investissements éco-responsables, avec un suivi de l’empreinte carbone ; un espace digital pour ses clients qui y retrouveront tout leur dossier, ainsi que des outils de gestion. Une formation gratuite est prévue pour ces utilisateurs ; la création de « clubs » de clients de l’Adie pour renforcer les liens et les possibilités d’entraide ; et enfin un « livre blanc » des microentrepreneurs : l’Adie estime que la réglementation et la fiscalité doivent être différenciées pour ses clients aux profils parfois atypiques, mais dont le succès se confirme d’année en année.

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