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Professeur d’histoire assassiné : la communauté enseignante de Polynésie « sous le choc »

Le Syndicat national des enseignements de second degré de Polynésie française a réagi après l’attaque terroriste contre un professeur vendredi en métropole. Le SNES-FSU PF dénonce « un acte abominable » et demande qu’une minute de silence soit observée dans les établissements du fenua.

C’est l’ensemble du corps enseignant de Polynésie qui s’indigne après la mort d’un professeur d’histoire, décapité en pleine rue à Conflans Sainte-Honorine. La victime, un professeur d’histoire-géographie, avait récemment montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet lors d’un cours portant sur la liberté de la presse. L’enseignant avait pris le soin de demander aux élèves de confession musulmane de sortir de la classe s’ils ne se sentaient pas à l’aise avec les dessins en question. Cette attaque, la 33e en France depuis 2017, survient trois semaines après l’attentat perpétré par un jeune Pakistanais de 25 ans devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, qui avait fait deux blessés graves. La republication par Charlie Hebdo début septembre des caricatures de Mahomet en était le motif. « C’est donc le cœur de l’école qui a été attaqué : les missions d’apprentissage et d’émancipation » souligne Nadine Paari, Secrétaire territoriale du SNES-FSU PF. Rappelons également que le procès des attentats de janvier 2015, dont l’attaque contre Charlie Hebdo qui avait fait 12 morts, s’est ouvert le 2 septembre dernier et doit se poursuivre jusqu’au 14 novembre prochain.

Une attaque à la liberté d’expression 

Le communiqué du syndicat rappelle l’attachement indéfectible à la liberté d’expression et à la liberté pédagogique des enseignants et enseignantes de leur collègue « décapité pour avoir simplement mené sa mission d’enseignant ». Pour Nadine Paari, secrétaire territoriale au SNES FSU PF, « Nous sommes passés à un cran supplémentaire dans la violence, nous sommes tous choqués et abasourdis ». Le syndicat estime que développer l’esprit critique des élèves est devenu quelque chose de difficile.

« Nous ne sommes pas entendus »

« On est là pour défendre la liberté d’expression, le développement de l’esprit critique, même si parfois les élèves ne sont pas d’accord, ce qui est normal, il faut pouvoir échanger et dialoguer », explique Nadine Paari. La secrétaire territoriale SNES-FSU PF, qui est également enseignante au lycée de Taravao, dénonce en filigrane les difficultés rencontrées au quotidien par les enseignants, « Cela fait un moment que l’école va mal, il faudrait davantage nous laisser faire notre travail ». 

Sous le choc et en soutien à la famille de la victime, le SNES-FSU PF demande au ministère de l’Éducation qu’une minute de silence soit observée demain, mardi 19 octobre 2020 à 10 heures dans tous les établissements de Polynésie française.

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