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Projet Google : c’est qui le patron ?

Autre question orale ce matin à l’assemblée, celle d’Édouard Fritch qui remettait en question le pilotage par Moetai Brotherson et la transparence du projet d’implantation de Google au fenua. Le président du Pays s’est abrité derrière les clauses de confidentialité signées par l’OPT dans la négociation d’un accord, encore à conclure, avec le géant américain. Il n’est pas question de « mettre de côté » les câbles existants, a-t-il ajouté, mais de sécuriser, améliorer et pérenniser nos liaisons. Enfin, il a estimé à 20 milliards de Fcfp l’investissement de Google en Polynésie.

Édouard Fritch a interrogé le président du Pays sur la gestion et l’impact du projet Google, reprochant au gouvernement d’avoir dû apprendre par Radio1 certains détails et fustigeant le manque de transparence de l’exécutif, puisque c’est depuis le début Moetai Brotherson qui gère seul le dossier. Réponse cinglante de l’intéressé : « Oui, ce gouvernement a un chef, son président, qui lorsque la situation l’exige pilote et coordonne. C’est peut-être ce qui vous a manqué à votre époque. » Comme d’habitude, il a indiqué que les discussions sont en cours sur les coûts des capacités supplémentaires que pourront apporter les câbles Google, sans préciser de calendrier.

Quant à la transparence, Moetai Brotherson a rappelé que toutes les parties prenantes ont signé un accord de confidentialité : « Les réponses détaillées seront apportées le moment venu. »

Et le président du Tapura s’inquiétait de ce qu’il voit comme une « mise à l’écart » des câbles Honotua et Manatea, « qui sont loin d’être saturés », dit-il. Pas du tout, répond Moetai Brotherson, il n’y a aucune remise en cause des câbles existants, et il a déroulé les avantages pour la Polynésie : sécurisation des liaisons dans l’espace et dans le temps (Honotua est en milieu de vie), et gains de rapidité notamment pour les professionnels.

Quant au câble Manatua, a complété Moetai Brotherson, « son transit vers les Samoa entraîne mécaniquement un allongement du temps de transit (le fameux Ping) qui limite actuellement son usage jusqu’à l’arrivée de nouvelles capacités de raccordement autour des Samoa. »

Enfin, Édouard Fritch demandait des précisions sur les retombées économiques attendues de la construction des stations d’atterrage des deux segments du câble Google qui seront raccordés à Tahiti, et des data centers. « On estime le montant prévisionnel de l’investissement à 20 milliards de francs, sans défiscalisation d’ailleurs », a répondu le président du Pays, qui a lâché des « estimations » sur les sommes que le géant américain consacre à la portion polynésienne du projet :  « 10 milliards aux travaux relatifs à la pose des câbles et 10 milliards aux atterrages et data centers ».

Et de conclure : « Contrairement aux nombreuses études coûteuses réalisées les dix dernières années, sur des éléphants blancs, à Hao  (un projet pourtant soutenu par le Tavini en d’autres temps, ndr) ou ailleurs, ce projet sera réalisé sans qu’aucune autorisation de paiement, aucun crédit de paiement n’ait eu à être inscrit dans le budget. »

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