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Projet « Prince Hinoi » : le gouvernement demande à l’OPT de revoir sa copie

©CP/Radio1

Sur ce terrain acheté en 2000, il était question de construire le futur siège de l’OPT. Mais les coûts de construction en hausse, et les résultats en baisse du groupe, ont eu raison de ce projet à 13 milliards de Fcfp. Le gouvernement a demandé à l’OPT de revoir sa copie, et le nouveau projet pourrait être présenté le mois prochain. Mais une chose est déjà claire : le Syndicat pour la promotion des communes et son Centre de gestion et de formation, qui devaient occuper deux étages de la structure, devront probablement se loger ailleurs. Les explications de Vannina Crolas, ministre en charge des télécommunications.

Décidé la semaine dernière en conseil d’administration de l’OPT à la demande du gouvernement, le redimensionnement du projet sur l’avenue Prince-Hinoi est en cours. Il pourrait être présenté dès le prochain conseil d’administration, mi-septembre.

En 2019, le budget prévisionnel de ce projet était de 11,3 milliards de Fcfp. Depuis, l’augmentation des coûts qui a suivi la crise Covid l’a porté à 12,9 milliards. Les résultats en baisse constante du groupe ne militaient pas en faveur du projet, et les conditions données par les financeurs en 2019 ne sont plus d’actualité.

Moetai Brotherson, en charge de l’économie numérique, avait souhaité que le projet soit discuté en conseil des ministres. Notamment parce que le Syndicat pour la promotion des communes (SPCPF) qui prévoyait d’en acquérir deux étages pour loger sa  future « Maison des communes » abritant son siège et son Centre de formation et de gestion et devait supporter 500 millions de surcoût, entendait le financer en partie grâce au Fonds intercommunal de péréquation, « ce à quoi les représentants du Pays et les élus ont répondu que ce n’était pas normal, puisque ça aurait un impact sur les projets des communes », dit Vannina Crolas, ministre en charge des Télécommunications.

Le SPC, après avoir rencontré le président du Pays, a adressé à l’OPT un courrier pour explorer la possibilité d’acquérir une partie du terrain et mener seul son propre projet. « Mais ça ne résout pas le problème de concentration », dit Vannina Crolas : le Pays, qui veut « décentraliser » les administrations et les établissements publics, notamment pour ne pas aggraver les problèmes de circulation, trouve la parcelle un peu trop proche du centre-ville. « Mais il faut qu’on trouve une solution pour la Maison des communes, qui à mon avis est un projet légitime », précise la ministre.

Le bâtiment de l’avenue Prince Hinoi devait abriter 500 agents de l’OPT, dont les directions actuellement logées au siège de Fare Ute.  L’OPT avait déjà acté son intention de mettre ensuite ce site en vente, sur lequel le ministre des Grands travaux Jordy Chan aurait des vues. En attendant, il n’est pas encore question de vendre les bijoux de famille, les emprises foncières de l’OPT. « Ce n’est pas à l’ordre du jour, dit Vannina Crolas, et ce n’est pas non plus à l’ordre du jour de vendre d’autres terrains pour financer ce projet. » Depuis que l’OPT avait racheté ce terrain à Liou Fong en décembre 2000, aucun projet de construction ou même de cession n’a pu être mené à bien, malgré de coûteuses études. Au point que l’OPT avait même perdu l’agrément de défiscalisation, quasiment équivalent à la valeur du terrain, pointait déjà la Chambre territoriale des comptes en 2015. Si l’OPT n’est pas en mesure d’obtenir de meilleures conditions de financement, et s’il est empêché de s’autofinancer en s’appuyant sur son patrimoine, le « redimensionnement » du projet pourrait même ne pas aboutir.

Six milliards de déficit en 2022

Au-delà des projets immobiliers, c’est à tout l’avenir du groupe OPT que Vannina Crolas doit réfléchir : les résultats prévisionnels de 2022 montrent déjà un déficit cumulé de 6 milliards de Fcfp. Le nouveau gouvernement veut remettre à plat « ce qui relève du service public et ce qui relève du service concurrentiel » pour repenser la structuration du groupe – d’autant que les coups de boutoir juridique des autres opérateurs se poursuivent quasiment tous les mois au tribunal administratif.

Le prochain conseil d’administration « sera essentiel pour l’avenir de l’OPT », dit Vannina Crolas. Les directeurs y présenteront leur bilan et leur plan de redressement. En parallèle, la ministre travaille au remplacement du P-dg Jean-François Martin, qui a annoncé son intention de partir à la retraite au 31 décembre.

 

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