ACTUS LOCALESÉCONOMIESANTÉSOCIAL

Protection sociale : un an pour réformer

Le Pays a présenté aujourd’hui le contexte et les contours de la réforme de la PSG. ©Présidence

Le Pays présentait ce midi les modalités de réforme de la PSG pour une mise en place effective des futurs régimes d’ici 2023. Une première phase rassemblera le comité stratégique qui devra déterminer les nouvelles sources de financement de ce qui relève de la solidarité. La réforme passera en 2022 par de nombreuses modifications du cadre réglementaire, à commencer par une TVA sociale non déductible de 1,5%.

Exercice de pédagogie, ce matin à la présidence. Le ministre en charge de la Protection sociale généralisée Yvonnick Raffin et son cabinet ont préparé une réforme complète de la PSG. La première pierre a été posée avec la loi sur la gouvernance passée au Cesec le mois dernier, et qui a été l’étincelle de la gréve générale de novembre. Les manifestations de 2018 l’avaient déjà montré, le terrain de la protection sociale est miné, et le ministre des Finances veut avancer avec prudence. Développement de l’offre de santé, des exigences des patients et vieillissement de la population côté maladie, baisse de la natalité et manque de nouveaux cotisants côté vieillesse. « Si on ne fait rien aujourd’hui, c’est le dépôt de bilan, explique Yvonnick Raffin. L’urgence c’est de rétablir les grands équilibres », autrement dit de trouver une source de financement au déficit autre que les transferts consentis par le Pays. Depuis 2020 ils s’élèvent à 20 milliards en tenant compte du premier prêt de 9,6 milliards en 2020, du remboursement anticipé du solde du Fades de 7 milliards, et puis du prêt de 7,4 milliards signé hier.

Les détails de la réforme entre les mains du comité stratégique

Yvonnick Raffin a présenté la composition du comité stratégique de la Protection sociale universelle, issu des dernières négociations de sortie de grève.  Cinquante membres seront répartis à parts égales entre les cinq branches mises en place. Les détails de la refonte des régimes, les nouvelles sources de financement et les coupes devront être proposées par ce comité. Yannick Lecornu évoquait par exemple l’inquiété actuelle des prestations familiales qui sont les mêmes quel que soient les revenus. Par ailleurs le ministre avance aussi la fin des abus : « ceux qui jouent à la fois sur le tableau du RGS et du RNS devront cotiser aux deux régimes, c’est inclus dans le projet de loi qui a été approuvé en commission et qui passera en assemblée plénière jeudi prochain ». La réforme va ainsi consister tout au long de l’année 2022 à une modification du cadre réglementaire qui régit la PSG depuis 1995.

TVA sociale : solidarité imposée

Parmi les remèdes au gouffre creusé par les frais de maladie et le vieillissement de la population, il y a, à court terme, la mise en place de la TVA sociale. Le ministère explique que cette taxe est fléchée uniquement vers la CPS et qu’elle est vouée à diminuer au fil de la réforme si celle-ci se montre efficace. Yvonnick Raffin dit considérer que parmi les trois options existantes, « c’est un choix pesé et réfléchi » qui veut éviter une crise sociale. Hors de question d’augmenter les cotisations sur le régime des salariés au risque de décourager l’emploi, de même hors de question de réduire le montant des prestations, allocations, prestation maternité etc… car ce sont les moins fortunés qui en pâtiraient. N’en déplaise à tout consommateur, polynésien ou touriste, il faudra compter 1,5% non déductibles sur tous les achats hors PPN et ce avant le mois d’avril.

 

Historique de la PSG et présentation de sa réforme.

Article précedent

Des nouvelles mesures pour enrayer la propagation du Covid-19

répondeur
Article suivant

Répondeur de 6h30, le 09/12/2021

1 Commentaire

  1. Claude
    8 décembre 2021 à 20h39 — Répondre

    Toujours à vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes…
    Décidemment, certains sont incorrigibles et le procédé est osé pour ne pas dire casse cou.
    Quand on parle de TVA et qu’on y associe « non déductible », c’est contre nature et cela prête à confusion.
    La Taxe sur la valeur ajoutée et une taxe non déductible, ça change tout en matière de pression fiscale.
    Pour la TVA, c’est simple et facile à calculer , à chaque cession du bien, on taxe la valeur ajoutée prix de vente moins le prix de revient)
    Pour du « non déductible », c’est facile à comprendre mais difficile à évaluer .
    De l’importateur au grossiste en passant par le détaillant et jusqu’au client final, tout le monde paie plein pot, la taxe est appliquée sur le prix de vente.
    Oups, c’est le détail qui tue et j’imagine que c’est de la bombe en matière de rendement fiscal.
    12 milliards annoncés, combien en réalité? Plus, c’est sûr mais si même l’économiste de l’université peine à répondre, cela n’augure rien de bon.
    Ceci mis à part, le choix d’une taxe à la consommation pèse lourdement sur les petits revenus en épargnant les gros et très gros… Certaines catégories sociales doivent se réjouir de passer à travers les gouttes sur ce coup là mais ils se savent attendus au tournant, comme tout le monde.
    On rase gratis en 2022.
    Dernier point et non des moindres, le moni ruau , c’est une solidarité nécessaire mais qui n’est pas à la hauteur des besoins.
    Quand on n’a pas de revenus du tout et peu importent les raisons, c’est juste que la Société assume. Mais , et il y a un mais, cela ne suffit pas.
    Pourquoi doit on attendre 60 ans ans pour recevoir une aide que nos compatriotes de métropole perçoivent avant cet âge?
    Pour en avoir fait l’expérience, il ne fait pas bon être pauvre dans ce pays avant ses 60 ans.
    Le RSA, j’aurai aimé le toucher lors de mes années de galère avec femme et enfants , évidemment.
    Expliquez donc aux locaux qui sont l’infime minorité des Français que l’on prive de ce droit à la dignité en fait, et pour quelles raisons?
    Sommes nous plus malins que les métros? Si on a instauré cette solidarité majeure en France, c’est pas pour le plaisir, n’est ce pas?
    Les bienfaits de l’autonomie interne , peut être?
    Je laisse à chacun le loisir de se poser les bonnes questions.
    En tous cas , la ficelle est un peu grosse, à la limite de l’intox peut être.
    Et ma soeur Anne bien sûr ne voit toujours rien venir.
    Topa te moral, je vais me coucher.
    Fiu.

    A bon entendeur, salut

    Claude

Laisser un commentaire

PARTAGER

Protection sociale : un an pour réformer