Thierry Oquidam, informaticien et imprimeur 3D de la main du jeune Maxence, était mardi l’invité d’Europe 1.
Oquidam : « Ces mains ont plus un rôle social… by Europe1fr
Maxence, 6 ans, est né avec une petite main. Même s’il a appris à grandir avec, depuis le 17 août dernier, il peut désormais effectuer les mêmes gestes que les autres enfants de son âge. À l’origine de cette petite révolution ? Une prothèse imprimée en 3D, spécialement conçue pour lui. Le créateur de cette main particulière est un informaticien français, Thierry Oquidam, qui était invité d’Europe 1 mardi.
La main du jeune Maxence, imprimée en 3D, c’est lui : Thierry Oquidam invité de @Caroline_Roux à 8h50 #E1matin pic.twitter.com/38hrD7umEm
— Europe 1 (@Europe1) 25 Août 2015
Il apprend « à son rythme ». Depuis une dizaine de jours maintenant, Maxence peut utiliser sa main de super-héros ornée d’un « M ». Et il est en plein apprentissage, selon Thierry Oquidam qui a eu des nouvelles de lui lundi, via ses parents. « Il se sert de sa main à son rythme, il apprend à maîtriser les gestes supplémentaires et le confort qu’elle lui apporte », explique-t-il, en précisant que « s’il n’en a pas envie, il ne s’en sert pas ». La main en plastique est facile d’utilisation puisque c’est « la flexion du poignet » qui permet la préhension, c’est à dire la fermeture des doigts.
En vidéo, la démo de la main créée par Thierry Oquidam avec une imprimante 3D w/@Caroline_Roux#E1matinpic.twitter.com/wDIqswunQz
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« C’est très simple à faire ». C’est en 2014 que Thierry Oquidam fait l’acquisition, d’abord par curiosité, d’une imprimante 3D. Alors qu’il fait une veille technologique, il tombe sur le site de l’association américaine e-NABLE. Son objet ? Mettre en relation des patients et des créateurs de prothèses qui ne sont pas forcément des médecins. Le Français se contente de récupérer la modélisation de la main. Puis, la suite du processus « est très simple à faire », à en croire Thierry Oquidam. Mis à part la mise à l’échelle, « tout le monde peut le faire », estime-t-il. « On appuie sur un bouton et on attend que l’imprimante fasse son oeuvre pour un coût de moins de 50 euros », rapporte Thierry Oquidam. Après « 24 heures d’impression et trois heures d’assemblage », la prothèse est prête à l’emploi.
« Changer le regard des autres ». En plus de permettre des nouveaux gestes à des personnes handicapées, cette main a l’avantage de ressembler à un jouet, et non à une prothèse. De quoi séduire les enfants : « ces mains ont presque plus un rôle social qu’un rôle fonctionnel. On ne cherche pas à permettre à l’enfant de faire ses lacets ou à jouer au piano mais par contre, on va changer le regard des autres sur l’enfant ». De plus, en cas de casse, ces prothèses d’un nouveau genre sont faciles à réparer par les familles, précise Thierry Oquidam.
Bientôt des bras motorisés ? L’association e-NABLE ne compte pas s’arrêter aux prothèses de main puisqu’elle fait des recherches sur les membres inférieurs, notamment les pieds, nous apprend Thierry Oquidam. « Des bras motorisés à moins de 500 euros sont aussi à l’étude, le moteur permettant d’avoir des fonctionnalités plus fines », indique-t-il.
Pour donner plus d’ampleur à la création de ces prothèses, le Français invite toute personne motivée par cette oeuvre à le contacter ou à contacter l’association e-NABLE. Le nombre de demandes de la part de personnes handicapées « a d’ailleurs explosé en France depuis la médiatisation du petit Maxence ».