Les alcoologues protestent contre un amendement du projet de loi santé qui, selon eux, assouplit l’encadrement de la publicité pour l’alcool.
Ils sont en colère et le font savoir. Des alcoologues ont écrit à François Hollande pour protester contre un amendement au projet de loi santé qui assouplit, selon eux, l’encadrement de la publicité pour l’alcool. Cet amendement a été adopté le 13 mars par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée. Il sera de nouveau examiné par les députés puisque le projet de loi santé est examiné pendant deux semaines à l’Assemblée.
Une publicité assouplie ? Les alcoologues contestent l’amendement du député socialiste Denys Robiliard, qui définit la publicité pour l’alcool comme « un acte de promotion effectué en faveur d’un produit ou service, relevant de l’activité d’une personne ayant un intérêt à la promotion dudit produit ou service et susceptible d’être perçu comme un acte de promotion par un consommateur d’attention moyenne ».
« Si cette disposition était votée, c’est l’ensemble de la population, et notamment les jeunes, qui serait exposée à une promotion sans limite en faveur de la consommation d’alcool », s’inquiètent l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA), la Fédération française d’alcoologie (FFA), la Société française d’alcoologie (SFA) et la Société française de santé publique (SFSP) dans leur lettre.
Protéger la loi Evin. « Il serait paradoxal et dommageable qu’une loi ayant pour objectif d’améliorer la prévention ait pour conséquence une plus grande facilité de promouvoir l’alcool qui est directement responsable de 49.000 morts par an », écrivent les alcoologues, avant de demander au président de ne pas remettre en cause la loi Evin qui permet depuis 1991 à la France de disposer « d’un cadre équilibré qui permet à la fois l’information sur les boissons alcooliques et un encadrement pour la publicité ».
Du côté de la commission des Affaires sociales, on se défend de vouloir « assouplir l’encadrement de la publicité ». Les députés déclarent vouloir simplement redéfinir « le champ d’application de la loi », notamment avec la promotion de l’œnotourisme.