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Punaauia demande l’aide du Pays pour sécuriser la route de la Punaruu

Parmi les dossiers évoqués lors du conseil des ministres délocalisé à Punaauia ce mercredi, les problèmes de sécurité sur la route de la vallée de la Punaruu. Une portion en corniche, sous une falaise friable, met en danger les conducteurs de poids lourds, les passants, les habitants de la vallée… Et même l’adduction en eau potable de Punaauia, Faa’a et Paea. La mairie propose au Pays un partenariat pour sécuriser la zone et pourquoi pas la valoriser en ouvrant de nouvelles carrières. 

C’est une route isolée mais pas déserte que Simplicio Lissant a tenu à faire visiter à Moetai Brotherson et Jordy Chan ce mercredi. La route de la vallée de la Punaruu, non bitumée et qui traverse plusieurs domaines privés, est emprunté par les passants, randonneurs ou baigneurs, qui remontent la rivière le weekend pour profiter de la vallée. Ou bien par les bénévoles qui montent sur les hauts plateaux pour s’occuper des orangers de Tamanu. Par les résidents, aussi, du petit hameau qui se trouve tout au fond de la vallée. Il y a surtout, toute la semaine et même parfois le week-end, les poids lourds et véhicules techniques qui se relaient dans un poussiéreux ballet pour rejoindre les sites d’excavations de matériaux ou les installations de pompage du syndicat intercommunal Te Orapaa, qui fournit en potable Punaauia, Faa’a et Paea.

Beaucoup de passage, donc et peu de sécurité sur cette route entretenue uniquement par des moyens privés. La commune a surtout interpellé le gouvernement sur une portion, d’environ 300 mètres, sur laquelle cette route de la vallée prend des airs de corniche. D’un côté, le lit de la rivière est plusieurs dizaines de mètres en contrebas – un camion avait dévalé la pente après un croisement mal négocié sur ce tronçon étroit il y a quelques années – de l’autre, la falaise est friable. « Il y a quelques éboulements, mais pas encore de gros accidents, on touche du bois », note un connaisseur de la zone. Le risque, c’est un effondrement de la falaise, un drame humain, mais aussi un blocage de la route, qui paralyserait un secteur des agrégats déjà sous tension, et risquerait d’interrompre l’approvisionnement en eau de dizaines de milliers d’habitants.

La commune pour la sécurisation, le Pays pour le développement

Pour Simplicio Lissant, aucun doute, « il faut sécuriser ». Mais le propriétaire du grand domaine traversé par cette portion de route, n’a pas l’intention – et, à vrai dire, l’intérêt – d’intervenir. La mairie, plusieurs fois interpellée sur le danger, veut bien prendre le relais, mais elle « ne peut le faire seule » comme le pointe le tavana. D’où la proposition de partenariat avec le gouvernement : la commune assumerait sa compétence de sécurisation, le Pays entrerait dans la danse au titre du développement économique, la vallée regroupant des activités importantes pour le BTP polynésien. Les travaux pourraient même être l’occasion d’ouvrir une nouvelle carrière, pourquoi pas avec des partenaires privés toujours à la recherche de nouveaux gisements.

Le message a semble-t-il été entendu par le président du gouvernement : « Ce n’est pas tout à fait la vocation de la commune que de s’engager seule dans un projet de cette ampleur. L’idée, ce serait ces nouveaux schémas mixtes de type SPL (société publique locale) ou Semop (société d’économie mixte à vocation unique), c’est en tout cas l’idée qui nous a été exposée par la commune, explique Moetai Brotherson. Le premier préalable, c’est bien sûr l’accord du propriétaire. Ces discussions-là ont été entamées par la commune de Punaauia ».

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Le principe d’un travail en commun est posé, donc, reste à concrétiser. En attendant, les camions continuent de rouler sous la falaise.