©Manutea RMD / Radio1 Tahiti
Après deux ans d’annulation et de rahui sur les plateaux de la Punaruu, la fête de l’orange a fait son grand retour, ce samedi à Punaauia. Porteurs motivés, défilé intergénérationnel, public présent en nombre, invités venus de loin… La « petite pause » du Covid n’a fait que redonner du souffle à la tradition.
Ils étaient attendus depuis presque trois ans : les porteurs d’orange sont bien descendus des hauts plateaux de la Punaruu, leur juteux butin sur le dos, et ont défilé ce samedi pour la grande fête de Punaauia. Autour d’eux, pour ce défilé, des associations sportives et culturelles, des agents, des personnalités et des « ambassadeurs » de la commune, et quelques invités, tous acclamés par un public nombreux, depuis la plaine jusqu’à la mairie. Mais les porteurs d’oranges restaient bien les stars de la journée : des anciens, des plus jeunes, quelques nouveaux, tous unis par l’effort dans cette cueillette, souvent sportive, et surtout par la difficile marche retour depuis les vergers et le refuge vers le fond de la vallée. Beaucoup d’entre eux n’avaient plus chargé de filets d’agrumes sur leur dos depuis 2019 : Covid oblige, les festivités ont été annulées deux années d’affilé en ville, et les associations de porteurs et de propriétaires s’étaient accordés avec la mairie pour déclarer un rahui sur les orangers. La reprise n’a pas été facile pour tout le monde : « Dur dur, comme on dit, les pieds, ça travaille » rigole Ralph Taaviri, grand habitué des manifestations populaires et porteur d’orange depuis 37 ans.
Tout les porteurs ne sont pas restés loin des oranges ces deux dernières années. Quelques dizaines – pas assez pour les responsables de l’association qui compte plus de 160 membres – ont multiplié les aller-retours pour faire de ces deux ans de rahui une renaissance pour les orangers. Lutte contre les miconia, les rats et autres espèces envahissantes, défrichage et entretien des chemins et des vergers, plantations de jeunes pousses et élimination des pieds les plus vieux et les plus malades… « C’est un système qui nous vient de nos ancêtres, rappelle le maire Simplicio Lissant. Et on a un peu participé, avec les moyens de la mairie pour faire en sorte que les orangers puissent se régénérer ». Le résultat, mitigé d’après certains responsable, est tout de même là : des centaines d’agrumes qui se sont vendus sous le grand chapiteau de la mairie ce samedi midi. « Et surtout des sourires, reprend le Tavana. C’est une joie immense de reprendre ces festivités. Punaauia c’est ça, c’est la joie de vivre ».
La commune célébrait aussi les 31 ans de son jumelage avec la commune calédonienne de Dumbéa, qui avait, comme souvent, envoyé une délégation pour la fête de l’orange. Mais pas n’importe laquelle : en plus des élus, une troupe de danseurs originaires de l’île de Lifou, aux îles Loyauté, et installée à Dumbéa faisait partie du voyage. « Boea providence » a ainsi pu présenter son pilou, qui répond, selon Henriette Hamou, la responsable de la troupe, à la même logique que celle du « pèlerinage » des oranges : Unir autour de valeurs et de symboles communs, et surtout transmettre la culture de génération en génération.
Un membre de la troupe de danse de Lifou s’essaie à la tradition de Punaauia. ©Mairie de Punaauia
La fête de l’orange n’est pas terminée. Ce soir, le rendez-vous est donné au parc Taapuna pour le concours Anani Voice, et les festivités continuent jusqu’au 14 juillet. « Ca va être une longue semaine pour tout le monde, souffle un adjoint. Mais tout le monde a le sourire, c’est ça qui est important ! ».
Fête de l’orange, demandez le programme !
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©Mairie de Punaauia
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