INTERNATIONALSOCIÉTÉ Purple drank : ces ados qui se droguent au sirop contre la toux Europe1 2015-05-15 15 Mai 2015 Europe1 Le "purple drank" est un mélange à base de sirop pour la toux. © Capture d'écran SANTÉ – Cette pratique venue des États-Unis consiste à abuser de sirop pour la toux, marié parfois à de l’alcool et à de la drogue. L’Ordre des pharmaciens tire la sonnette d’alarme. Purple drank ou « cocktail violet » en français. La pratique vient des États-Unis où les sirops pour la toux ont le plus souvent une teinte violette. Quel est le principe ? Utiliser ce médicament à forte dose, délivré sans ordonnance et en apparence inoffensif, pour « planer ». Le phénomène, apparu en France en 2013, est assez visible chez les jeunes pour que l’Ordre national des pharmaciens lance un signal d’alerte dans son journal interne du mois de mai. Il y met en garde les officines contre des demandes de sirop de la part d’adolescents en bonne santé. Sirop+anti-allergisant+alcool. L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) reconnaît, dans les pages du journal Le Parisien vendredi, que quelques cas de « purple drank » sont remontés jusqu’à lui. Quelle est la recette de cette boisson dangereuse ? Les jeunes consommateurs se procurent en pharmacie du sirop contre la toux. Ce derniers contiennent soit de la codéine qui déstresse et désinhibe, soit de la destrométhorphane (DXM) qui a des priorités hallucinogènes quand il est pris à grande dose. Ils peuvent ensuite mélanger le liquide à de la limonade et à des comprimés contre l’allergie, appelés antihistaminiques, qui, eux, ont pour fonction de contrer les effets secondaires du sirop. Enfin, alcool et cannabis s’invitent parfois au menu pour des effets décuplés. Le phénomène est d’autant plus inquiétant que la liste des ingrédients se trouve très facilement sur internet, parfois même sur des sites de recettes classiques pour cocktails. Son aspect « coloré et son goût sucré », lui donne de plus une apparence « ludique et inoffensive », explique sur son site le Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance d’Île-de-France (CEIP). Un cocktail qui peut être mortel. Si aux États-Unis, une étude réalisée en 2013 dans une université du sud-est révélait que 6,5% des étudiants avaient déjà expérimenté le « purple drank », en France, aucune enquête n’a été réalisée sur cette consommation. Le CEIP rapporte que, depuis le début de l’année 2014, plusieurs cas en France d’intoxication au « purple drank » ayant entraîné des hospitalisations. Selon l’OFDT cependant, la pratique n’est pas très répandue, d’où la difficulté de le quantifier pour le moment. Les effets indésirables, comme les vomissements, devraient même freiner sa propagation, juge l’organisme. D’autres effets secondaires sont aussi particulièrement néfastes comme des convulsions, une forte somnolence ou encore des troubles de l’élocution. Enfin, le « purple drank » provoque une forte dépendance et une prise supérieure à 2.500 mg de DXM peut comprendre un risque mortel pour le consommateur. Aux États-Unis d’ailleurs, deux morts sont à déplorer chez les rappeurs, où le cocktail est très populaire. Source : Europe1 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)