Depuis quelques années, bien qu’il ne soit pas encadré par une fédération ou une entité dédiée, le cross training (ou CrossFit) plaît de plus en plus aux Polynésiens. Les professionnels du secteur notent ces dernières années un véritable essor de la discipline notamment depuis l’avènement des compétitions locales. De plus en plus de salles proposent des créneaux dans leur programme, les « box » de CrossFit fleurissent à Tahiti et dans les îles tandis que le nombre de pratiquants augmente.
La mode du cross training se confirme. Introduit au fenua il y a presque une dizaine d’années, le CrossFit – son nom déposé – connaît un véritable essor. Une dizaine de « box » spécialisées ont vu le jour ces dernières années à Tahiti, mais aussi dans les îles. À l’origine de cet engouement selon les professionnels du secteur, l’avènement des compétitions locales qui sont désormais bien ancrées dans le calendrier des sportifs. À l’image notamment des Polynesian Battle Games prévus les 29, 30 et 31 mars prochains ou encore des Raromata’i Games… Deux événements réunissant chaque année davantage de participants. Sans parler des rencontres régulières organisées en interne par les clubs, et les interclubs.
Partage et respect
Mais ce qui fait le succès de cette pratique de fitness, ce sont surtout les valeurs de partage et de respect prônées, insistent les pratiquants. « Il y a une vraie cohésion entre les adhérents, quel que soit le niveau. Il n’y a pas de jugement, on est vraiment là pour s’entraider et se pousser à aller plus loin tous les jours », explique Arnaud Kressmann, passionné de cross training et co-organisateur des Polynesian Battle Games. Comme certains disent il y a le + 1% chaque jour. Il y a aussi le coté aito, même chez les femmes, qui veulent toujours aller plus loin, porter plus lourd, aller plus vite. C’est une gratification que tout le monde retrouve quel que soit le niveau et c’est ça qui nous lie tous ».
Les WOD
Haltérophilie, gymnastique, endurance… L’entraînement cross training s’articule généralement autour de WOD (workout of the day), préparé par un coach puis exécuté par la communauté après une séance d’échauffement spécifique. Haltères, grimper de corde, exercice en poids de corps, utilisation de sacs de sable, d’anneaux de gymnastique, les supports sont nombreux pour réaliser les exercices définis en une heure de temps. Au fenua, sur la dizaine de salles proposant du cross training, seules trois sont affiliées à la société éponyme CrossFit Inc. à qui ils reversent une cotisation annuelle : CrossFit Pop, CrossFit Varua et le petit nouveau Goat CrossFit qui a ouvert ses portes il y a deux semaines.
Le label CrossFit
Pour y accéder, il faut compter entre 11 000 et 16 000 francs par mois, un prix qui peut en effrayer certains, mais qui s’explique, d’après les professionnels. « Ce sont des box avec une vraie communauté, explique Michael Menzel, gérant de la nouvelle box. Généralement, il y a entre 200 et 300 abonnés dans une salle. On prend beaucoup plus soin des adhérents, on a des coachs qui sont payés pour encadrer les cours. On propose des ‘small group training’ pour justement avoir des classes avec des coachings de qualité, ce qui permet aux gens de progresser plus vite. »
Car d’après les pratiquants, les résultats peuvent se voir très rapidement selon les motivations de chacun. À l’heure des bonnes résolutions, les professionnels notent d’ailleurs une activité en hausse avec de nombreux inscrits pour des séances d’essais notamment, et tous ne sont pas forcément des sportifs aguerris.