ACTUS LOCALESSOCIÉTÉ Quand la Marine nationale permet le « retour aux sources » d’un enfant adopté du fenua Vaitiare Pereyre 2024-09-04 04 Sep 2024 Vaitiare Pereyre Le patrouilleur Arago a pris le large ce mercredi matin en direction de la Bretagne, où il est attendu au quai de Brest. Trente marins ont embarqué à bord pour un trajet de deux mois et demi, rythmé par des missions dans le Pacifique et l’Atlantique, dont cinq Polynésiens. Parmi eux, le Maître Sylvain, qui effectuera là ses dernières missions au sein de la Marine nationale. Adopté dès sa naissance, il a grandi en France hexagonale avant de s’engager, puis de rencontrer sa famille biologique en 2008, alors qu’il était affecté au patrouilleur La Railleuse pour deux ans. De retour en Polynésie depuis 2021, il est à quelques mois de la retraite et compte, après cette traversée, rentrer vivre au fenua. Nana l’Arago. Après plus de 20 ans de service en Polynésie, le patrouilleur a quitté le port de Papeete pour rejoindre Brest, en Bretagne, ce mercredi. Pour l’occasion, les forces armées ont organisé une cérémonie d’adieu. Au programme : des discours, des chants, des danses, et même un haka, un beau clin d’œil à l’équipage composé d’une trentaine de marins, avec des métropolitains bien sûr, mais aussi cinq Polynésiens. La majorité restera en France, mais trois d’entre eux reviendront au fenua. Parmi eux, le Premier Maître Sylvain. Originaire des Tuamotu, il a été adopté par un couple de l’Hexagone, où il a grandi. Depuis son engagement dans la Marine nationale, il explique avoir beaucoup navigué et eu la chance de travailler sur différents bâtiments. Un trajet symbolique « J’ai servi sur le porte-avions Charles de Gaulle, sur des frégates, et j’ai aussi été en commando chez les nageurs de combat, avec le commando Hubert. J’ai fait un premier séjour ici en 2008-2010 sur le P400 La Railleuse », raconte le chef mécanicien du navire. C’est cette première mission de deux ans au fenua qui lui a permis de rencontrer ses parents biologiques et de découvrir sa terre natale. Affecté depuis 2021 sur l’Arago, il est désormais à quelques mois seulement de la retraite. Pour lui, faire partie de l’équipage qui escorte ce bâtiment historique de la Marine polynésienne est symbolique. « C’est la fin d’une carrière que je termine en Polynésie, alors que je suis originaire des Tuamotu. Ça me permet de renouer avec mes racines. Faire cet aller vers la métropole, c’est une vraie opportunité », insiste-t-il. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/09/ARAGO-1-Maitre-sylvain.wav « On n’est pas là pour se promener » L’Arago a donc pris le large en direction de la Bretagne, où il est attendu, si tout se passe bien, le 16 novembre. Pas question toutefois pour la Marine de le laisser repartir sans valoriser son transit retour. Quelques « missions qui seront exploitées de A à Z » attendent le bâtiment et ses marins. « On n’est pas là pour se promener, vous vous en doutez, » confie Rémy Balme, commandant de la base navale, fraîchement arrivé au fenua en juillet dernier. Il explique ainsi qu’il est question de profiter de ce trajet pour continuer à surveiller la zone économique exclusive, mais pas que : « Il s’agit d’un passage au niveau de Clipperton, de la partie Amérique du Sud, du transit dans les Antilles aussi, où l’Arago pourra être mis à contribution dans la lutte contre le narco-trafic et tout ce qui concerne la lutte anti-drogue ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/09/ARAGO-2-Commandant-base-naval-1.wav À son arrivée dans le Finistère, l’Arago devrait être missionné « quelques mois, voire quelques années peut-être » sur des patrouilles en haute mer. Le bâtiment n’aura donc pas fini de servir l’armée sur son nouveau quai d’attache, alors que le Maître Sylvain, lui, prendra sa retraite. Après des salutations à ses parents adoptifs, il a confié qu’il s’installera définitivement au fenua et pourra peut-être même passer les fêtes de fin d’année ici, aux côtés de sa famille, qui attend son retour avec impatience. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)