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Quand les sponsors de la Fifa n’aiment pas la mauvaise pub

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BUSINESS – La fédération internationale de football a été publiquement critiquée par un de ses sponsors historiques.

L’Info. La marque électronique japonaise Sony ne devrait pas renouveler son partenariat avec la Fédération internationale de football (Fifa). En grande difficulté financière, Sony – qui s’était engagé pour une durée de 8 ans moyennant 225 millions d’euros – va « cesser de sponsoriser la Coupe du monde de foot », selon les informations du quotidien économique nippon Nikkei.

Ce non renouvellement intervient quelques semaines après le départ de la compagnie aérienne qatarienne Emirates. Deux marques connues à l’international qui faisaient partie des sponsors les plus rémunérateurs de la Fifa. Si Sony pourrait être remplacé par son pendant sud-coréen Samsung et Emirates par Qatar Airways, cette information n’intervient pas au meilleur des moments pour la Fifa, qui doit essuyer les critiques d’autres sponsors ô combien influents.

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Coca-Cola monte au créneau. Depuis la remise du rapport « Garcia » (réalisée par l’ex-procureur new-yorkais Michael J. Garcia, ndlr) concernant de supposées tentatives de corruption dans l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar, la Fifa est en ébullition. La non-publication du rapport a été très mal vécue par les médias, par certaines fédérations, comme la FA (fédération anglaise, ndlr) mais aussi par Jérôme Champagne, ancien conseiller de Sepp Blatter et candidat à la présidence de la Fifa.

Plus surprenant, des sponsors sont également montés au créneau. Notamment du côté des soutiens « historiques » comme la marque américaine Coca-Cola, présente aux côtés de la fédération internationale depuis 36 ans. « Le conflit qui se dégage actuellement de cette investigation est décevant. Nous souhaitons que ce problème soit réglé rapidement, efficacement et de manière transparente », a déclaré un porte-parole de la multinationale de boissons gazeuses, dans les colonnes du quotidien britannique The Sunday Times.

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Une réaction loin d’être épidermique, selon Vincent Chaudel, économiste du sport et expert pour le cabinet Kurt Salmon. « Coca-Cola ne parie pas sur les clubs et les sportifs, Coca parie sur les événements. Il paye d’ailleurs très cher car bien souvent, ce sont des événements gagnants, sauf si l’événement commence à être entaché de corruption ou de mauvaise image », explique-t-il au micro Europe 1.

La pression « positive » de l’argent. Et Coca-Cola n’est pas seul. Adidas et Mc Donalds se seraient également émus du manque de transparence de la Fifa dans cette affaire. Une posture d’autant plus inédite que les contrats de sponsoring représentaient, en 2013, 30% du chiffre d’affaires de l’association basé à Zürich. Soit 413 millions de dollars, comme le rappelle le rapport financier 2013 de la Fifa.

On comprend dès lors mieux pourquoi les sponsors peuvent s’immiscer dans les affaires. Ils financent en partie l’association et celle-ci ne peut plus faire la sourde oreille quand une marque, qui met autant d’argent, demande des comptes.

« L’argent peut avoir une influence négative : corruption, malversation et autres. Mais elle peut aussi avoir une influence positive », analyse Vincent Chaudel. « Les sponsors veulent toujours avoir un retour sur leur investissement sportif qui reste positif et véhicule de belles images. » Une belle image pour l’heure écornée par des scandales dont se seraient bien passés la Fifa et ses sponsors…

Source : Europe1