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Quand Vahine Fierro et Kauli Vaast ramènent la qualification à la maison

Retour triomphal, ce matin à Tahiti Faa’a, pour Vahine Fierro et Kauli Vaast, sacrés vice-champions du monde par équipe au Salvador et qui reviennent surtout au pays avec leur billet pour Teahupo’o 2024. Accueillis en fanfare, et surtout avec beaucoup d’espoirs, les deux pépites du surf polynésien veulent garder la tête froide, et affichent leurs objectifs pour les prochains mois. Du côté de la Fédé on croise encore les doigts : une qualification olympique est encore possible chez les hommes et d’autres Tahitiens sont sur les rangs.

Des traits un brin tirés après une grosse semaine de compétition, mais un sourire radieux pour Vahine Fierro et Kauli Vaast, qui étaient attendus ce matin par plusieurs dizaines de personnes à l’aéroport de Tahiti-Faa’a. Les deux surfeurs – de moins en moins des espoirs et de plus en plus des aito confirmés du surf polynésiens et français – arrivent directement du Salvador, où ils ont conquis non seulement un titre de vice-champion du monde par équipe avec la sélection tricolore, mais surtout une qualification pour les JO. « Au moins » deux locaux sur la vague de Teahupo’o en 2024, c’est tout ce que pouvait rêver le fenua, et le milieu du surf en particulier. Un petit milieu venu en nombre donc, pour faire sentir sa satisfaction dans le salon d’honneur puis entre les danseurs du terminal. « On veut la médaille d’or olympique », lancent certains en les félicitant. Les attentes sont fortes, donc, mais Vahine Fierro, veut garder la tête froide : « Je préfère prendre ça comme une énergie, se dire que tout le monde nous soutient, explique la jeune femme de 23 ans. Quoiqu’il arrive je sais qu’en Polynésie, ceux qui nous soutiennent, vont toujours nous aimer pour qui on est. Donc je me focalise sur maintenant, sur ce que je peux travailler, sur le fait de progresser, sur ce qui va me permettre de décrocher une médaille… Et le reste, on verra le jour même ».

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Le Championship Tour, toujours « objectif numéro 1 »

Pas de pression non plus du côté de Kauli Vaast, qui du haut de ses 21 ans affiche une impressionnante détermination. Les JO, oui, mais avant ça, le « premier objectif », c’est la qualification pour le Championship Tour WSL, le rendez-vous de l’élite mondial du surf. À l’entendre, ces championnats du monde ISA lui ont surtout permis de rebondir après un début de saison pas entièrement à la hauteur de ses ambitions. Mais les résultats de cette semaine « ne changent pas grand chose » à son planning et son emploi du temps de cette année. « Je rentre un mois ici à la maison, j’en profite pour me ressourcer et je repars en Afrique du Sud, pour poursuivre le cursus des Challenger series pour se qualifier au CT ». Quant à Teahupo’o, il ne prévoit pas d’y surfer plus que d’accoutumée cette saison, mais pour le rider de Vairao, le spot du PK0 ne restera jamais loin : « c’est la vague que je connais par coeur, où je vais surfer dès que je suis à la maison ».

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En forme sur le circuit des Qualifying series – avec notamment une victoire à la Pro Taghazout du Maroc en février – Kauli Vaast était passé à côté de son entrée dans les Challenger series le mois dernier, avec une élimination (pour 0.16 points) au premier tour de la Gold Coast Pro et une sortie au deuxième tour face à Samuel Pupo à Sydney. Vahine avait fait un peu mieux : avec un quart de finale et un deuxième tour en Australie, à la 14e place d’un classement où seules 6 surfeuses sont retenues pour le CT.

Un dernier billet à distribuer pour les JO

À l’aéroport ce matin, on croisait les familles et les proches, bien sûr, les représentants de l’organisation des JO, dont les jeunes volontaires avaient aussi fait le déplacement, la ministre des Sports Nahema Temarii et d’autres cadres du Pays, beaucoup de représentants des clubs de surf ou de la fédé polynésienne… Son président Lionel Teihotu explique que cette double qualification, « concrétisation de rêve et de beaucoup de travail », va permettre « d’amplifier la motivation de la jeunesse à poursuivre le long et dur cheminement » vers la professionnalisation. Vahine et Kauli sont des « modèles » qui doivent pousser plus de jeunes polynésiens vers les clubs et les compétitions officielles. Le responsable rappelle aussi qu’un autre qualification est encore en jeu chez les hommes pour les JO. Et bien sûr il espère qu’un troisième local remporte ce billet. « C’est possible, on sait qu’on a des surfeurs d’expérience comme Michel Bourez ou Mihimana Braye… Ils peuvent y arriver, il n’y a pas de raison, Vahine et Kauli ont montré la voie ».

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Et que ce soit du côté de Michel Bourez, arrivé 5e aux JO de Tokyo en 2021, ou de Mihimana Braye, la meilleure façon de se qualifier, c’est d’abord briller en WSL. Il y aura ensuite les championnats du monde ISA de l’année prochaine, dernier rendez-vous qualificatif avant les JO.