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Quatorzaine, fermeture des vols… Le Medef met en garde contre un « nouveau repli sur soi »

Le Medef-PF ne s’est pas associé aux propositions formulées par plusieurs syndicats et la CPME, hier. Le collectif demande, entre autres, le retour de la quatorzaine obligatoire des voyageurs, mesure écartée par les autorités et redoutée par les grands acteurs du tourisme. Pour le président du Medef, Frédéric Dock, c’est en appliquant strictement les règles sanitaires, qui viennent d’être renforcées par l’État et le Pays, que la Polynésie traversera au mieux la crise.

Les partenaires sociaux ne sont pas unanimes. C’est le message qu’a fait passer le Medef-PF ce matin. Le mouvement des entreprises, qui se réaffirme, au passage, comme « la première organisation patronale de Polynésie », n’a pas pris part, hier, aux discussions de plusieurs syndicats de salariés et de la CPME. Un changement de ligne, puisque l’ancien président du Medef, Patrick Bagur, avait bien participé à « l’union sacrée » des partenaires sociaux, qui avait milité, en début de crise sanitaire, pour une mise en place rapide du confinement strict. Ce qui lui avait d’ailleurs été reproché, par la suite, par certains adhérents de l’organisation. Élu président à la mi-mai, Frédéric Dock, avait tout de suite marqué sa différence sur ce point. Et la réaffirme : « ce n’est pas aux partenaires sociaux de décider de la politique sanitaire » explique-t-il. Le Medef dit aujourd’hui « faire confiance aux autorités » sur ce point, et « salue » le renforcement des règles sanitaires annoncé hier par Édouard Fritch et Dominique Sorain.

D’autres partenaires sociaux en attendaient plus des autorités. La plupart des syndicats (CSIP, CSTP-FO, Otahi, le syndicat de la fonction publique territoriale, O Oe To Oe Rima…) et la CPME, qui s’affirme elle aussi comme le « premier syndicat patronal de Polynésie », ont fait des propositions avant même la prise de parole du président et du Haussaire, hier. Pour enrayer la reprise de l’épidémie et lever les inquiétudes, le collectif demande, entre autres, le décalage de la rentrée scolaire et la remise en place d’une quarantaine stricte des voyageurs dans un lieu dédié. Ses porte-paroles ont pointé du doigt, hier, la décision de reprise des vols internationaux le 15 juillet dernier.

La réouverture des vols au cœur du débat

« Un nouveau repli sur soi aurait des conséquences néfastes, tant sur le plan social qu’économique », répond ce matin le Medef-PF, dont les entreprises adhérentes, notamment dans le tourisme et l’hôtellerie, représenteraient plus de la moitié de l’activité du Pays. À entendre Frédéric Dock, la réouverture du ciel était « indispensable », a permis « pour le moment d’éviter la catastrophe » économique et sociale. Pour le président de l’organisation, la stricte application des règles sanitaires (port du masque désormais obligatoire dans les lieux publics clos, gestes barrières, protocole sanitaire déjà existant…) par les particuliers et les entreprises, et surtout leur contrôle par les autorités sont de nature éviter la propagation du virus.

C’est encore une fois l’équilibre entre redémarrage économique et protection sanitaire qui est au cœur du débat. Et en l’absence de chiffres clairs, ou d’outils de prévision efficaces, tout est question d’appréciation. Certains, du côté des syndicats notamment, expliquent en creux que les bénéfices de la réouverture des vols sont trop faibles vis-à-vis des risques encourus par la population. Il est vrai que les taux d’occupation des hôtels – environ 50 à 60% ces dernières semaines d’après Édouard Fritch, mais bien en deçà pour les établissements dépendant surtout de la clientèle extérieure – restent faibles. Et les vols, notamment les rotations vers les États-Unis, sont quoiqu’il arrive loin d’être pleins. « Mais les bénéfices de cette réouverture doivent se mesurer au long terme », estime Frédéric Dock, qui rappelle que la décision a, au moins, sorti certaines entreprises du tourisme de la paralysie. « En tout cas penser qu’on puisse rester entièrement isolé du reste du monde d’une manière définitive, c’est une aberration ». Seul point sur lequel les partenaires sociaux semblent s’accorder : les aides économiques doivent être à la mesure des restrictions sanitaires.

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