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Quatre ans après le dernier salon, « le goût des Polynésiens pour l’automobile n’a pas changé »


Le salon de l’automobile a fait son retour mercredi à Mamao, une première depuis 2019. « Beaucoup de choses ont changé depuis », notent les concessionnaires, mais pas l’engouement. En revanche, les règles fiscales ont, elles, bien évolué. Ce qui engendre « un peu plus d’hésitation » à l’achat.

« La population attendait le salon », sourit Laurent Mallet. Le directeur stratégie et développement du groupe Sodiva, qui commercialise entre autres Renault, Dacia, Jeep ou Nissan, ne se risque pas à faire des pronostics. Mais cette nouvelle édition du salon de l’automobile, lancée mercredi à Mamao, semble passionner les potentiels clients. « Cela fait dix ans que je fais le salon, et pour un premier jour, je trouve qu’il y a eu une forte affluence mercredi ». « Le démarrage a été chaotique, avec un retard à l’ouverture, mais les gens sont venus », note Daniel Rapon, directeur du groupe Tahiti Automobiles (Ford, Mercedes, Honda, Subaru, BYD…). « Il semblerait que l’on soit sur des bases équivalentes aux derniers salons », estime le président du Syndicat des professionnels des concessionnaires de l’automobile, Lionel Foissac, du côté de Nippon Automoto (Toyota, Suzuki, Audi, Volkswagen…). « Le goût des Polynésiens pour l’automobile n’a pas changé », résume Daniel Rapon.

Les automobiles n’avaient plus envahi Mamao depuis 2019. Depuis, « beaucoup de choses ont évolué ». Les modèles bien sûr, mais aussi « les tendances qui s’électrifient », poursuit Daniel Rapon. « L’Europe pousse », puisque la vente de véhicules thermiques neufs y sera théoriquement interdite en 2035, « donc les constructeurs européens de nos gammes nous obligent un peu à suivre le mouvement« , rappelle Laurent Mallet. Ces dernières années, les véhicules thermiques et électriques représentaient ainsi près de 20% des ventes au fenua.

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« La tendance est toujours vers ce type de véhicule », explique Lionel Foissac. Mais le marché connaît « un léger coup de frein ». Et pour cause, l’exonération fiscale en vigueur depuis 2014, qui concernait l’achat d’un véhicule hybride ou électrique, est passée à la trappe en début d’année, le gouvernement la jugeant excessive au regard de son intérêt réel. « Les années précédentes, il était possible d’avoir un véhicule hybride au même prix, voire moins cher qu’un thermique sur le même segment. Aujourd’hui, il y a forcément un peu plus d’hésitation ».

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Pour les concessionnaires, le salon représente une part important du chiffre d’affaires annuel : 10% du côté de Nippon Automoto, près de deux mois de chiffre habituel pour Sodiva ou Tahiti Automobiles. Cette année, « la demande se porte beaucoup sur les petits prix« . Pour les plus aisés, le SUV et le pick up restent incontournables. Les différents modèles sont à découvrir jusqu’à dimanche à Mamao.