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Quatre artistes locaux à la Cité internationale des arts

Evrard Chaussoy, Orama Nigou, Jonathan Mencarelli et Vahaeinui Doom sont les quatre lauréats du concours « Résidence d’artistes ». Ils s’envoleront pour Paris en août prochain et effectueront un séjour unique de 3 ou 4 mois à la Cité internationale des arts.

Direction Paris et la Cité internationale des arts. Evrard Chaussoy, Orama Nigou, Jonathan Mencarelli et Vahaeinui Doom sont les quatre lauréats du concours « Résidence d’artistes » lancé en février par le Pays. Un peintre, une designer textile, un sculpteur et un illustrateur, tous détenteurs de la carte d’artiste professionnel vont pouvoir, à Paris, travailler leur technique, se faire connaitre mais surtout faire des rencontres artistiques. C’est tout ce que souhaite Joany Cadousteau à ce groupe qu’elle considère comme un « très bon cru ». « S’ils veulent produire, ils produiront, mais ils ne sont pas obligés de le faire », explique la directrice du service de la Culture et du patrimoine.

Trois à quatre mois d’interactions avec d’autres artistes, dans un cadre qui leur est totalement dédié, c’est une opportunité inédite pour les quatre chanceux, qui recevront durant leur séjour une bourse de vie d’un peu plus de 190 000 francs par mois, mais aussi un accompagnement sur mesure. Le sculpteur Jonathan Mencarrelli a déjà eu l’occasion d’échanger avec d’autres artistes lors de symposiums en Chine par exemple, mais il compte sur cette expérience « pour faire de la recherche » dans le but de proposer des « choses nouvelles ». Le peintre Evrard Chaussoy veut quant à lui « s’éveiller, rencontrer d’autres sensibilité et d’autres vécus ». Orama Nigou se dit excitée et a hâte « de l’émulation » qui va se créer autour des rencontres. Pour l’illustrateur et artiste plasticien, Vahaeinui doom, originaire de Tubuai, il s’agit d’un grand saut vers l’inconnu..

Ces 4 artistes intègreront donc la Cité internationale des arts de Paris en août prochain. C’est la troisième fois que des artistes polynésiens partent en métropole dans ce cadre : en 2021 il s’agissait de Taina Calissi, Tafetanui Tamati, Tahea Drollet et Romain Picardi; en 2022, de  Titaua Peu, Leia Ching Soi, Tevaite Denk-Senni et Patricia Bonnet.

Evrard Chausssoy

Issu d’une famille d’artistes reconnus à Raiatea, Evrard Chaussoy baigne donc tout naturellement dans l’art depuis sa naissance. En grandissant sur son île, l’artiste développe une vision du monde qui lui est propre et qu’il traduit par sa peinture aux couleurs représentatives, à la lumière travaillée, marquée d’un fond historique familial pour véhiculer un message important.
C’est en 2002 qu’il expose pour la première fois, collectivement, expérimentant dans un premier temps un style réaliste.
Cette expérience lui a permis d’enchainer les performances picturales et d’évoluer, sa peinture tend désormais vers le figuratif et il y dépose des messages cachés, ou non, laissant au public la liberté de d’interpréter son art.
Son inspiration il la tient des Polynésiens, dont le quotidien est traduit sur la toile. Engagé, l’artiste propose à travers ses oeuvres une réflexion face aux enjeux écologiques, invitant chacun à agir pour la préservation de l’environnement.

 

 

Orama Nigou

Véritable chercheuse en arts textiles, c’est après avoir été diplômée du Centre des métiers d’art que l’artiste se spécialise davantage en plumasserie, discipline qu’elle expérimente et développe autour d’un artefact majeur du patrimoine polynésien : le « maro’ura ». Ce fragment qu’elle réinterprète dans son travail a fait l’objet d’une exposition éponyme au musée du quai Branly à Paris.
Sa démarche est issue d’une recherche approfondie des méthodes, pratiques et savoir-faire ancestraux du patrimoine polynésien autour du textile, pour ensuite transposer ces connaissances par une réinterprétation contemporaine du « geste ». L’artiste s’appuie sur le passé pour apporter une réflexion du monde actuel et ses enjeux écologiques liés au textile. Elle apporte également, par son travail, de la visibilité au patrimoine polynésien et un ancrage notre société contemporaine dans le passé.

 

Jonathan Mencarelli

Sculpteur professionnel véritablement dévoué à son art, il pratique et exerce à l’international mais c’est ici, en Polynésie qu’il décide de poser sa pierre.
S’il est vrai qu’il s’inspire du fenua pour sculpter, il essaye d’aller au-delà de la dimension artisanale de l’art polynésien et d’y apporter une touche contemporaine pour défier les attendus. Jonathan Mencarelli sculpte directement sur pierre, ce qui lui permet d’aborder de manière brute et directe son oeuvre, sans pour autant délaisser la pureté du matériau qu’il choisi méticuleusement pour le projet à réaliser.
Constamment dans une optique d’évolution, l’artiste cherche à se renouveler et aller plus loin dans sa pratique. En 2002, il reçoit le premier prix de la sculpture du festival des artistes de Polynésie, à To’ata. Depuis, il continue les expositions et les symposiums avec pour projet à venir, les Lapidiales, exposition internationale majeure dédiée aux sculptures mégalithiques.

 

Vahaeinui Doom (Vashee)

Originaire des îles Australes, la simplicité de son enfance couplée à son imaginaire favorise l’émergence de sa fibre artistique. Vashee grandit, bercé des musiques des années 80 et accompagné des héros de dessins animés. Cet environnement va influencer le dessinateur compulsif qu’il était et le pousser à devenir illustrateur. C’est donc en 2009 qu’il illustre plusieurs contes et légendes d’éditions jeunesses, où ses héros d’enfance prendront vies à travers les héros mythiques du patrimoine polynésien.
Désormais conforté dans son parcours artistique, Vashee ose et développe ses pratiques, notamment par sa formation au Centre des métiers d’arts. Ces expériences vont lui apporter de nouvelles cordes à son arc qu’il exploite intelligemment dans des projets engagés. Il s’inscrit dans une démarche écologique et spirituelle, principalement par l’upcycling.

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