ACTUS LOCALES Quatre fermes solaires vont sortir de terre dans le sud de Tahiti Charlie Réné 2022-03-10 10 Mar 2022 Charlie Réné Après plusieurs mois d’attente, les noms des lauréats de l’appel à projets photovoltaïques ont été annoncés. Quatre projets, mis sur la table par les groupe Moux, Siu et Engie, ont été retenus pour la construction de fermes solaires avec batterie d’ici 2025. D’après Tahiti Infos, au moins un candidat malheureux, le groupe Akuo, conteste ces attributions devant la justice. À lire aussi : Le Pays veut une nouvelle feuille de route sur l’énergie C’était en avril 2021, après une longue attente des professionnels, que le Pays avait lancé un appel à projets pour créer les premières grandes fermes solaires du fenua. Des fermes avec stockage qui doivent faire enfin décoller la part du renouvelable dans le mix énergétique. Dix-sept candidatures avaient été déposées, et ce sont quatre projets qui ont été retenus, comme l’avait révélé Tahiti Infos. Le gouvernement a confirmé ce matin le nom des lauréats : le projet Mahana O’Hiupe porté par le groupe Siu à Taravao, Manasolar du groupe Moux du côté de Teva I Uta, ainsi que deux projets de la société Engie Renouvelables Polynésie, toujours dans le sud de Tahiti. 30,42 MW de puissance maximale en cumulé. De quoi générer 37 GWh d’électricité par an, soit 5,6% de la production totale d’électricité en Polynésie française (665 GWh en 2020) et l’équivalent de la production totale des installations photovoltaïques raccordées au réseau à Tahiti (34 Gwh, dont plus de 19 GWh sont autoconsommés d’après EDT). Le compteur de la pénétration du renouvelable dans le mix énergétique, bloqué depuis plusieurs années malgré les objectifs ambitieux du plan de transition énergétique, devrait donc enfin se débloquer. Il faudra tout de même patienter : les promoteurs disposent d’un délai de 36 mois pour raccorder leur centrale au réseau et le Pays s’attend à des premières inauguration au deuxième semestre 2023. D’autres appels à projets à venir Ces quatre installations, le Pays n’aura pas à les financer. Les porteurs de projets ont acheté ou loué eux-mêmes les terrains sur lesquels seront installés les panneaux, se chargent de l’installation et de leur entretien. L’investissement global était estimé à 6 à 7 milliards de francs il y a quelques mois, pour une surface de 30 à 40 hectares de fermes. Les promoteurs se rémunèrent ensuite en revendant au réseau l’électricité produite. Et si le Pays avait inclus dans les notations les possibilités de doubles mises en valeur du foncier ou la compatibilité du projet et de son emplacement au réseau électrique, c’est bien ce prix de revente qui a été au centre de la sélection des candidats. Prix de rachat moyen pondéré des quatre projets : 18,95 francs par kWh. Le plafond était fixé au coût moyen de revient de l’électricité thermique : 21 francs. Ces quatre projets ne représentent que la « première tranche » de l’effort de transition entamé par le gouvernement. D’autres appels à projets pourraient être lancés, donc, dans les années à venir. Il y a quelques semaines encore, le ministre en charge de l’Énergie, Yvonnick Raffin, expliquait qu’ils ne seraient lancés qu’après un premier retour sur le fonctionnement des premières fermes. La tension internationale sur les cours du pétrole, qui fait bondir le prix des carburants et donc de l’électricité produite à la centrale de la Punaruu, pourrait encourager le Pays a presser le pas. « Certaines analyses techniques doivent toutefois encore être menées afin de déterminer les capacités d’accueil du réseau », précise le gouvernement. Les attributions déjà devant le tribunal 17 projets proposés, 4 retenus, forcément les candidats malheureux sont nombreux. D’après Tahiti Infos, au moins un d’entre eux a décidé de contester les résultats de l’appel à projets. Il s’agit du groupe Akuo Energy, connu notamment pour son concept « d’agrinergie » qui mêle ferme solaire et développement agricole, et qui avait mis sur la table trois projets de fermes solaires. Des projets qui ont été écartés lors de leur instruction, pour des motifs que le groupe français, déjà bien implanté dans l’Outre-mer et notamment en Nouvelle-Calédonie, entend contester. Une audience devant le juge des référé du tribunal administratif est prévue le 23 mars. D’autres candidats se « posent des questions » devant les lauréats de l’appel, et notamment la société Tahi a T’uira de Mario Nouveau, dont certains des projets, montés avec le groupe français Sun’r, ont été eux aussi écartés. L’entrepreneur polynésien n’a pas déposé de recours pour l’instant mais compte « observer » de près la procédure lancée par Akuo. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)