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Que mangerons-nous en 2050 ?

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Pour sauver la planète et son climat, on nous dit souvent qu’il faut manger local, moins de viande ou plus de légumes. Mais que contiendront réellement nos assiettes en 2050 ?

Les prévisions démographiques tablent sur 9,7 milliards d’êtres humains sur Terre en 2050 contre 7,3 milliards aujourd’hui. Presque 10 milliards d’humains qu’il va falloir nourrir même si la superficie des terres agricoles à tendance à reculer selon la Banque Mondiale. Il y a donc un besoin urgent de trouver des nouvelles sources d’alimentation et notamment des nouvelles sources de protéines. Voici un panel de ce que nous pourrions retrouver dans nos assiettes en 2050 :

 

Des insectes. Ne prenez pas votre mine dégoûtée, on pourrait bien en effet manger d’ici quelques années des ragoûts de sauterelles, de la tapenade de larves ou des farines de grillons. La première raison à ce changement radical d’alimentation est la lutte contre la faim. Selon la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, « les produits forestiers, insectes compris, sont essentiels à la lutte contre la faim ».  D’autant que les insectes sont riches en protéines, pauvres en graisse et surtout économes en nourriture. A titre de comparaison, il faut deux kilos de végétaux pour produire un kilo d’insectes alors qu’il en faut huit pour un kilo de viande. Il reste toutefois un frein, et pas des moindres, au fait de manger des insectes selon le nutritionniste Jean-Michel Cohen, invité d’Europe 1 ce jeudi, « L’aspect culturel est très important. En France, nous ne sommes pas capables de manger des insectes mais ailleurs ce n’est pas le cas. Cela changera peut-être car pour les chenilles par exemple, le goût est extrêmement proche du bulot et quand c’est bien préparé, on ne voit aucune différence ! »

 

Moins de viande ? Sur ce point, les avis divergent. Pour Jean-Michel Cohen, « on va tendre vers cela, c’est inévitable », dans nos sociétés, grosses consommatrices de viandes, les végétariens qui aspireraient à un peu plus d’humanisme gagneraient finalement leur combat. Pourtant, de son côté, la FAO, table sur 110 milliards d’animaux tués chaque année en 2050, un nombre nettement supérieur à aujourd’hui où l’on abat 60 milliards d’animaux chaque année. Alors que la consommation de viande en France continuerait donc à baisser dans les prochaines années pour des raisons surtout sociétales, la demande mondiale, elle, augmenterait de près de 73%. La FAO ne prévoit donc pas, à l’échelle mondiale, une réduction de la consommation de viande. D’autant que si ce nombre diminue, il faudra bien trouver un débouché à tous ces animaux. Le lait, le cuir ou les œufs ne suffiront probablement pas.

 

De la viande in vitro. « Aujourd’hui on est capable de fabriquer de la viande à partir de filaments de fibres musculaires qu’on a prélevé sur un animal. On refabrique  une sorte de bifteck qui ressemblera au bifteck, qui en aura le goût, les valeurs nutritionnelles et qui sera en fait un bifteck fabriqué en laboratoire » assure le nutritionniste Jean-Michel Cohen. Actuellement au stade d’expérimentation, le premier hamburger de synthèse a toutefois vu le jour  il y a deux ans. « Il vaut 200.000 dollars (un peu plus de 188.000 euros) la pièce parce qu’on en est encore au stade d’expérimentation mais c’est en cours et les prix vont baisser » affirme le nutritionniste. Un processus industriel pourrait d’ailleurs faire baisser son prix aux alentours de 65 dollars le kilo (61 euros le kilo).

Des pilules ou des gelées ? C’est une bonne nouvelle pour tout ceux qui n’aiment pas passer des heures en cuisine. « Dans le futur on va commencer à rationaliser notre alimentation. Demain, on va être capable de fabriquer des suppléments, certains disent en cube de gelée, d’autres disent sous forme de boîte » assure Jean-Michel Cohen. Tous les nutriments nécessaires quotidiennement seraient donc présents dans une seule gélule, ou une dose de gelée, au risque de perdre le plaisir du repas partagé en famille ou entre amis.

Les OGM sont absolument inévitables selon Jean-Michel Cohen, il va falloir s’y faire. « Aujourd’hui il y a un combat sur les OGM et  ce combat est quasiment perdu. Il y a très peu de souches de soja à l’heure actuelle qui ne soient pas des souches de soja transgéniques. Il en est de même pour le maïs et ça va commencer pour d’autres produits », affirme-t-il avant de prendre comme exemple la pomme de terre. « La pomme de terre de Parmentier n’a plus rien à voir avec celle d’aujourd’hui. Elle a subi des transformations génétiques naturelles qu’on apprend maintenant à reproduire. Sont-elles un danger pour la population ? Apparemment non », assure-t-il.  Alors que le continent américain accueille plus de 85% des cultures transgéniques mondiales, en France, les OGM ne sont toutefois pas prêts d’envahir nos assiettes sauf si vous mangez du soja sous forme de tofu ou autres, presque exclusivement génétiquement modifié. A l’opposé, les produits issus de l’agriculture biologique auront forcément la cote en 2050 même s’ils ne seront pas produits en quantité suffisante pour nourrir 9,7 milliards d’êtres humains.

Des algues. « On parle à l’heure actuelle de fabriquer des pâtes à partir d’algues ou des cubes de gelée de nutriments à partir d’algues » assure Jean-Michel Cohen. Plus que la soupe miso que l’on connait bien, les algues pourraient donc quitter les assiettes asiatiques et faire leur apparition en Europe ou aux Etats-Unis. « C’est pour rappeler que les hommes sont susceptibles de manger tout leur environnement » affirme le nutritionniste sur Europe 1. Après tout, ce ne sont que des légumes aquatiques qui ont déjà prouvé leurs bienfaits notamment dans la lutte contre les maladies cardio-vasculaires, le diabète ou l’hypertension. Attention toutefois, toutes les algues ne sont pas comestibles, 24 espèces seulement sont autorisées à la consommation en France.



>> Retrouvez l’interview complète de Jean-Michel Cohen dans Le grand direct de la Santé:


Quelle alimentation aura-t-on en 2050 ?par Europe1fr

Source : Europe1