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Quelle place pour la médecine traditionnelle à l’hôpital?

Jeudi et vendredi a lieu le colloque de la médecine intégrative. Organisé par le Pays, il a permis de donner la parole aux tradipraticiens mais aussi aux médecins de l’hôpital et aux chercheurs qui ont partagé expériences et résultats.

La médecine intégrative est à l’honneur. Un colloque organisé par le Pays a donné la parole à ses acteurs et défenseurs. Le docteur Éric Parrat, chef du service pneumologie au CHPF, convaincu de la démarche depuis plus de 20 ans, rappelle qu’elle ne se limite pas à l’intégration de tradipraticiens au sein de l’hôpital. « La médecine intégrative c’est intégrer la culture, la prévention mais aussi les objectifs médio-économiques. C’est mettre en lien médecines conventionnelles, complémentaires et traditionnelles, c’est considérer le patient dans sa globalité. » La proximité culturelle et linguistique, l’écoute, les gestes tradionnels du massage polynésien, sont des facteurs d’amélioration pour les patients projetés dans l’univers hospitalier.

Jeudi, les débats et présentations ont eu lieu dans l’amphithéâtre de l’hôpital de Taaone sur différentes thématiques. Depuis 2018, un poste de tradipraticien existe à l’hôpital. Trois autres tradipraticiens ont pu travailler en CAE ces deux dernières années, mais ils n’ont pas la garantie de pouvoir rester. Éric Parrat affirme qu’aujourd’hui, tous les services sont demandeurs car les résultats sont là : « La situation a considérablement évolué ces dernières années. » Il espère l’ouverture de trois postes ainsi que douze nouveaux contrats pour former d’autres tradipraticiens en 2024.

Noémie Chaouteau mène une thèse en médecine sous la direction de l’urgentiste Raihei Ansquer. Son sujet ? « Intégration de tradipraticiens aux urgences du CHPF, un projet polynésien de médecine intégrative». « Depuis août 2023 et jusqu’en décembre on a trois tradipraticiens aux urgences. Mon projet est d’étudier leur intégration au service des urgences sachant qu’ils travaillaient déjà en pneumologie. »

Cette intégration, malgré l’accueil globalement favorable et positif, est un challenge pour ce service très axé sur la technique et très contraint par le temps. Noémie Chaouteau soutiendra sa thèse en mars 2024.

Tiarei Metua, tradipraticienne, explique sa vision du soin. Elle reste convaincue de tout l’intérêt de travailler main dans la main avec les médecins conventionnels. « Quand on commence à faire les soins, on sait en amont ce qu’on doit faire. On observe beaucoup le patient, on écoute beaucoup le patient, ensuite il y a une symbiose. Le soin se fait automatiquement. On apporte quelque chose d’autre que la médecine conventionnelle ne donne pas. »

Ce vendredi, le colloque se poursuit au musée de Tahiti et des îles sur de nouvelles thématiques, comme le jeûne préventif et les plantes médicinales polynésiennes.

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