ACTUS LOCALES

Questions au gouvernement : citoyenneté ma’ohi, Air Tahiti Nui, Institut du cancer

©VP/Radio1

Trois représentants ont posé leurs questions orales au gouvernement ce jeudi à l’assemblée. Benoît Kautai sur la citoyenneté ma’ohi, Nicole Sanquer sur l’avenir d’Air Tahiti Nui, et Cathy Puchon sur l’Institut du cancer.

La première question était posée par Benoit Kautai, sur le projet de citoyenneté ma’ohi. Le président de la Codim s’inquiétait des « contours extrêmement flous » de ce concept, et demandait à qui serait accordé le droit de vote. Il s’attaquait aussi au qualificatif « ma’ohi » » , un non-sens, dit-il, pour les Marquisiens qui se définissent comme « enata » ou « enana ». La citoyenneté ma’ohi serait donc pour lui une « négation » des Marquisiens, une identité factice et inappropriée. Il demandait donc si elle pourrait porter un autre nom. En réponse, le président Brotherson a d’abord ironisé sur le terme « Polynésie » dont le représentant et maire de Nulu Hiva ne semble pas s’offusquer, puis il a expliqué que le flou était volontaire à ce stade, pour laisser la place au débat, avant d’inviter Benoit Kautai à ne « pas confondre identité et citoyenneté ».

Pour conclure, Moetai s’est défendu de vouloir imposer un terme particulier, et a proposé une réflexion autour de l’élément commun à tous les archipels, l’océan, dans lequel les académiciens des langues polynésiennes pourraient peut-être trouver un qualificatif qui mette tout le monde d’accord. Une réponse qui a paru satisfaire Benoit Kautai.

À la pause, le président du Pays plaidait pour ujne vision plus moderne : « Il y a encore des gens qui n’aiment pas le terme ma’ohi et qui l’associent uniquement à des fruits ou des animaux, mais les choses avancent. Il faudrait peut-être demander l’avis des jeunes Marquisiens. Ce qui est important c’est que le mécanisme soit mis en place, pas les débats de linguistes. » Il affirme, en réponse aux inquiétudes exprimées par Benoit Kautai sur d’éventuelles restrictions du corps électoral, que le projet de citoyenneté ma’ohi n’en comporte pas, et que la question d’un corps électoral spécial pour la tenue d’un référendum d’autodétermination n’est pas d’actualité.

 

Avenir flou aussi pour Air Tahiti Nui

La question  suivante était posée cette fois par la représentante non inscrite Nicole Sanquer, qui interrogeait Moetai Brotherson sur la protection qu’il est possible d’accorder à ATN face à la concurrence internationale. Le président, très lyrique, a parlé d’insuffler à nouveau « l’esprit pionnier »  des anciens Polynésiens dans la compagnie au tiare. Mais sur la compagnie elle-même, c’est toujours un peu flou : rien sur le financement de Air Tahiti Nui, simplement l’idée qu’il faut se montrer créatif.

Une réponse peu satisfaisante pour Nicole Sanquer qui rappelle que le déficit 2023 d’Air Tahiti Nui pourrait atteindre 4 milliards de Fcfp. Elle aurait voulu, dit-elle, entendre le président du Pays sur son rôle de régulateur, c’est-à-dire sur ce qui peut être fait pour limiter les fréquences des autres compagnies aériennes internationales.

Mais Moetai Brotherson a ensuite précisé, hors hémicycle, que les compagnies étrangères bénéficient d’appuis dans leurs propres pays d’origine qui pourraient mettre à mal les dessertes d’Air Tahiti Nui en représailles. Sur le plan financier, « pour l’instant, dit-il, il n’y a pas besoin d’injecter de l’argent, les réserves sont largement suffisantes. Mais c’est un secteur où la moindre évolution a des impacts en centaines de millions, et l’épuisement des réserves peut intervenir très vite si on ne prend pas les bonnes décisions. »

Institut du cancer : le chantier « Princesse Heiata » abandonné

La dernière question, posée par la représentante Tapura Cathy Puchon, portait sur le calendrier du chantier de l’Institut du cancer, qui doit notamment accueillir les soins ambulatoires en oncologie. Le ministre de la Santé Cédric Mercadal a déclaré au passage que l’Institut du cancer intégrerait aussi dans ses missions « la recherche et le suivi des maladies radio-induites », mais l’annonce principale était la confirmation de la rumeur que le site dit « Princesse Heiata » à Pirae qui avait été choisi par l’ancien gouvernement en novembre 2022, serait finalement abandonné au profit du site actuel du « Centre 15 » dans l’enceinte du CHPF, faisant passer le côut prévisionnel de 5 milliards à 1,5 milliard de Fcfp.

La réhabilitation du Centre 15 sera aussi moins longue que la construction d’une nouvelle structure, a ajouté le ministre. Les travaux démarreront en 2024 et seront livrés en 2025, permettant selon le ministre de »remplir les obligations contractuelles envers l’État », co-financeur.

 

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