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Quinze ans de réclusion pour le violeur en série

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Le procès du violeur en série s’est terminé vendredi après-midi. Après trois jours d’audience, l’homme de 35 ans a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle et à son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Jusqu’au dernier moment, il a maintenu que ses victimes étaient consentantes.

Le dernier jour du procès du violeur en série qui sévissait à Tahiti jusqu’en 2015 a été consacré aux plaidoiries et réquisitions. Des plaidoiries particulièrement dures du côté des parties civiles. Chacun leur tour, les avocats ont rappelé les nombreuses contradictions dans les déclarations de l’accusé, s’excusant puis assurant du consentement de ses victimes. La personnalité ambigüe du violeur a été le point central des plaidoiries. « C’est un pédophile irrationnel, il dit qu’à partir de 22 ans ce sont des femmes âgés et il dit que seul Dieu peut le juger », a débuté Me Usang, avocat de la première victime. Me Huguet n’a pas été plus tendre en démontant la présentation de « gros nounours » dressée par la femme de l’accusé. « Ce n’est pas un nounours, c’est un grizzly affamé avec une libido qu’il ne contrôle pas ». Pour Me Chouini, l’accusé « reste dans le déni total, on se dit que ce n’est pas possible, on ne peut pas nier l’évidence, on ne peut pas rester insensible à la souffrance de ces jeunes filles ».

15 ans requis…

Un autre point était au cœur des plaidoiries : la ligne de défense affirmant que les jeunes filles étaient des prostitués. Ce que l’avocat général, Bernard Simier, a souligné dans ses réquisitions. « Sous-entendre qu’il y ait une volonté de ces jeunes filles de vendre leur corps, c’est les salir doublement ». Le représentant du ministère public a rappelé le comportement de « prédateur » de l’accusé qui va « utiliser les moyens à disposition pour aller à la chasse (…) et il a ses endroits privilégiés ». Dans ce dossier « pour le moins atypique » où l’on est dans le « sordide » et le « glauque », l’avocat général a requis vendredi matin 15 ans de réclusion criminelle et l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

… 15 ans prononcés

L’avocat de la défense, Me Genot a tenté d’établir une réputation de bon père de famille à son client en s’appuyant sur le portrait idyllique établi par sa femme. L’argument de la prostitution a de nouveau été ressorti : « En Polynésie, nombreuses sont les lycéennes qui vendent un peu de leur corps, mon client pensait qu’elles étaient des prostitués, son cheminement tient la route ».  L’accusé s’est exprimé en dernier. Le trentenaire a demandé pardon à ses victimes, « et je demande à Dieu de pouvoir les aider ». S’adressant aux jurés, l’homme a demandé « une deuxième chance ». Il aura fallu trois heures de délibérations pour que la cour d’assise de Papeete suive les réquisitions du parquet et condamne l’accusé à 15 ans de réclusion avec l’inscription au fichier des auteurs d’agressions sexuelles.