L’Institut Louis Malardé a inauguré ce vendredi sa pépinière de plantes médicinales à Paea. Au total, une cinquantaine de végétaux aux éventuelles vertus thérapeutiques y sont cultivés depuis un an. Les biologistes disent désormais maîtriser leur cycle de reproduction et s’apprêtent donc à entamer la seconde phase, celle des recherches.
Les secrets des ra’au tahiti seront-ils bientôt percés ? C’est la question que l’on se pose alors que l’ILM vient d’inaugurer officiellement, ce vendredi, sa pépinière de plantes médicinales polynésiennes. Porté par le laboratoire des substances naturelles et médicinale créé il y a deux ans au sain des services de l’institut, elle a été créée dans le cadre du « programme de recherche ra’au tahiti ». Ce projet, porté de manière transversale par la direction de la santé, mais aussi par la direction de l’agriculture? ambitionne bien sûr d’étudier les propriétéss de ces végétaux.
Un programme plusieurs objectifs
L’un des objectifs étant de « corroborer par la science les pratiques empiriques de nos tupuna », explique Edouard Suhas, responsable du laboratoire. Mais il s’inscrit aussi dans une dynamique de transmission. « Beaucoup de jeunes autour de moi voient du tatahiaraa dans le jardin, mais ne savent pas ce que c’est. Ils prennent la débroussailleuse et dégomment le tatahiaraa alors que c’est une plante qui a une valeur, mais qui est complétement perdue, regrette-t-il. Aujourd’hui on considère que c’est de la brousse, mais moi, je rêve que ces plantes retrouvent dans nos jardins la place qu’elles avaient. »
Une cinquantaine d’espèces
Au total, ce petit jardin rassemble sous une serre, mais aussi à l’air libre, cinquante des cent espèces végétales locales recensées et reconnues pour leurs vertus thérapeutiques. Le résultat d’une année de travail selon l’ILM, qui dit désormais maîtriser leur cycle de reproduction. Après avoir fait l’acquisition de matériels performants permettant l’étude des propriétésde ces plantes, les chercheurs vont donc pouvoir en entamer la prochaine étape du projet qui consiste à « les mettre en laboratoire pour faire des extractions et voir leurs composés », précise encore Édouard Suaz.
La toxicité
Une méthode qui devrait également permettre de rendre les pratiques médicales traditionnelles plus sûr puisque les biologistes étudieront aussi la toxicité de ces plantes. Par contre, le laboratoire n’a pas encore établi de calendrier précis concernant la restitution des résultats de ces premiers travaux scientifiques. À noter enfin qu’en parallèle de ce travail sur les « raa’au Tahiti » le laboratoire mène toujours son programme d’étude sur le cannabis thérapeutique.