Les 11 employés de Radio Tefana ont rejoint Oscar Temaru ce mercredi matin devant le palais de justice. Ils ont réaffirmé être une radio pluraliste, forte de ses 35 000 auditeurs qui la placent en tête des sondage d’audience. S’ils ne contestent pas que Radio Tefana a démarré en soutenant la lutte pour l’autodétermination, ils affirment diffuser aujourd’hui une information pluraliste et d’intérêt général. Si l’amende de 100 millions de Fcfp à laquelle Radio Tefana a été condamnée en première instance est maintenue à l’issue du procès en appel, la radio disparaîtra, disent-ils.
Heinui Le Caill, président de l’association Radio Tefana, résume le sentiment général : « Depuis un an on est dans l’inquiétude. Avec une sanction à 100 millions, on sait qu’on disparaît. » Radio Tefana qui tire ses revenus à parts égales de la subvention communale et de la publicité, n’a aucune visibilité financière au-delà de 2020. Heinui Le Caill admet qu’on ait pu, par le passé, considérer Rafio Tefana comme une radio politique, mais estime que les temps ont changé. « Dans le passé Radio Tefana s’était engagée contre les essais atomiques, et le seul moyen pour les arrêter c’était d’être un peuple souverain. Donc il était logique de défendre le droit des peuples à l’autodétermination. Maintenant les essais sont terminés, et Radio Tefana a continué sa mission première, être la radio des administrés de Faa’a. Aujourd’hui on est un média comme vous, on est ouverts à tous, il y a même un haut-commissaire qui vient chez nous ! » s’exclame Heinui Le Caill. Radio Tefana revendique donc « un journalisme pluraliste (…) avec une analyse personnalisée mais objective.»
Quant à Aldo Raveino, le directeur de la station de radio, il estime que la justice n’a jamais fait la preuve du caractère politique de Radio Tefana pendant les débats du procès en première instance. L’amende prononcée, « cela veut dire que la justice veut fermer la radio et avoir la tête d’Oscar Temaru. »
Les deux responsables de Radio Tefana n’ont pas non plus manqué de pointer que d’autres radios communales, parfois plus grassement subventionnées que celle de Faa’a, n’ont jamais été inquietées, comme Radio Bora Bora ou Hiti FM à Punaauia.