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Radioactivité, risque d’effondrement… Bilan « rassurant » à Moruroa et Fangataufa

La commission d’information auprès des anciens sites d’expérimentations nucléaires du Pacifique a dressé le bilan de ses derniers travaux ce vendredi. Un bilan global qui « montre qu’il n’y a pas vraiment d’évolution dans le temps » et que le risque reste « extrêmement faible » tant concernant les données radiologiques que géomécaniques. 

Comme chaque année depuis 2015,  la commission d’information auprès des anciens sites d’expérimentations nucléaires du Pacifique a restitué ces derniers travaux et ses dernières mesures… Qui ressemblent à s’y méprendre à celles de l’année dernière. Un bilan « rassurant » donc, appuient les experts mandatés par l’État, que ce soit sur les sites eux-mêmes ou dans les mesures de radioactivités effectués tout autour du fenua. De ce côté, mis à part le cas – spécifique, et à décorréler des essais nucléaires – des pahua (lire encadré), les niveaux de radioactivité relevés sont « très faibles », voire nuls. L’exposition de la population polynésienne aux rayonnements ionisants serait « quasi exclusivement d’origine naturelle » et la dose moyenne d’exposition « est deux fois plus faible qu’en métropole », selon les experts.

D’après cette même commission, du côté de Moruroa et Fangataufa, la radioactivité des fonds lagonaires serait elle aussi stable et « sans incidence » sur le milieu océanique. Enfin concernant l’éventualité d’un effondrement du récif de Moruroa, pas d’avancées non plus. « Les risques sont extrêmement faibles » et l’éventuelle vague que pourrait engendrer un tel évènement serait à la fois prévisible – assez, en tout cas, pour ordonner l’évacuation des pêcheurs des platiers les plus exposés dans les îles alentours – et ne mettrait pas en danger le village principal de Tureia, île habitée la plus proche des sites d’essais. « Quand ça bouge, les résultats de mesures sont inférieurs au millimètre », assurent les experts qui par précaution continuent la surveillance rapprochée de l’atoll. Cette vigilance entamée dans les années 80 n’est pas près de s’arrêter bien que les conclusions soient, selon la commission, de plus en plus « rassurantes ».

Les bénitiers toujours à surveiller

La radioactivité des bénitiers est étudiée depuis quatre ans maintenant par l’IRSN. Cette année encore, les mesures effectuées révèlent des taux très élevés de plomb mais surtout de polonium 210 (radionucléide naturel omniprésent dans l’environnement). Selon les experts « les concentrations sont quatre voir cinq fois plus fortes » que ce que l’on peut trouver en métropole ,ce qui fait que les Polynésiens qui mangent régulièrement du pahua sont exposés à des radiations beaucoup plus importantes que l’exposition naturelle qui est de 1,4 mSv en Polynésie. Une radioactivité importante certes mais qui n’a rien à voir avec les essais nucléaires, précise les experts. Ils parle surtout d’un « processus naturel de désintégration en chaine » partant de l’uranium puis du radon (un gaz radioactif) qui va ensuite se diluer de l’eau avant d’être capté par le plancton finalement filtré par le bénitier. Il ne faut donc pas abuser des pahua et surtout essayer d’enlever les poches noires dans lesquelles se concentre plus de 80% de la radioactivité.

 

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