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Réapparition triomphale de la torera espagnole Cristina Sánchez

Cuenca (Espagne) (AFP) – Dix-sept ans après avoir pris sa retraite, la torera espagnole Cristina Sánchez a fait une réapparition triomphale, quittant l’arène de Cuenca par la grande porte sur les épaules de son fils adolescent.

Pour cette corrida de bienfaisance samedi soir, Sanchez, 44 ans, qui est considérée comme la femme la plus accomplie de l’histoire de la tauromachie, avait presque rempli la plaza de toros de Cuenca (à 166 km au sud-ouest de Madrid), qui peut accueillir 8.400 spectateurs.

Le public a été conquis dès ses premières « véronique » –passes de cape–. Sous les yeux de son  mari, le banderillero portugais Alejandro da Silva, elle a décidé de dédier son premier taureau à ses deux fils de 13 et 15 ans, qui lui avaient demandé à la voir toréer.

Quand elle a achevé la bête d’une estocade impeccable, les aficionados étaient debout, lançant des mouchoirs blancs dans l’arène, et réclamant et obtenant pour elle les deux oreilles en trophée.

La mise à mort de son second taureau a été beaucoup plus difficile, trois estocades n’ont pas suffit et il a fallu deux coups de « verdugo », l’épée spéciale employée pour rompre le bulbe rachidien, pour l’achever. Ca n’a pas diminué l’enthousiasme du public, qui l’a célébrée au cris de « torera ».

« Ce que Cristina a réussi aujourd’hui est le résultat de beaucoup d’efforts », a commenté après la corrida Eduardo Sanchez, venu avec sa fiancée voir la légende vivante, et souhaitant que la jeune femme décide de redescendre encore une fois dans l’arène.

« Avec une préparation physique impressionnante, Cristina a brillé toute la soirée au plus haut niveau », écrit dimanche le journal El Mundo.

Cristina Sanchez avait fait une carrière aussi courte que brillante sous l’habit de lumière. Entrée à l’école taurine de Madrid à 12 ans, elle a « pris l’alternative » à Nîmes en 1996, à 24 ans, après un parcours de 121 novilladas (combats contre de jeunes taureaux). 

Trois ans et 316 oreilles plus tard, elle prenait sa retraite en regrettant le machisme de ses collègues dont beaucoup refusaient de toréer avec une femme dont la maîtrise était portant reconnue par tous. 

La matadora blonde a prévenu qu’elle ne comptait pas rééditer ce retour, dont le cachet est destiné à la recherche sur le cancer des enfants dans un hôpital de Madrid.

Cristina Sánchez n’est pas la première torera au monde. Avant elle la mexicaine Raquel Martinez était parvenue à la gloire, et aujourd’hui Hilta Tenorio, mexicaine également, s’est acquis une solide réputation depuis qu’elle a pris l’alternative en 2010 à Mexico.

Mais à ce jour, elle est considérée unanimement comme la femme qui est allé le plus loin dans l’art de la tauromachie.

Elle n’a pas coupé les ponts avec la profession puisqu’elle assure les commentaires de corrida pour la télévision régionale de Castille-La Manche (centre).

la torera espagnole Cristina Sánchez a fait une réapparition triomphale sur l'arène de Cuenca, le 20 août 2016. © AFP

© AFP PEDRO ARMESTRE
la torera espagnole Cristina Sánchez a fait une réapparition triomphale sur l’arène de Cuenca, le 20 août 2016

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