Les organisateurs estiment « qu’au moins 8000 personnes » ont fréquenté, entre jeudi et dimanche, les allées de la Maison de la culture pour le 22e Salon du livre – Lire en Polynésie. Scolaires, familles, intellectuels, gourmets ou curieux… La diversité des animations et le large panel d’invités ont su attirer un public varié dans ce rendez-vous qui confirme son statut de lieu d’échanges et de débat privilégié du fenua.
Sous le grand banian, on s’échange le micro pour débattre de la Polynésie et du Pacifique ; des autrices dédicacent, à quelques mètres de là un conte pour enfant sous un chapiteau, où se tient aussi un atelier dédié à l’illustration ; un chef fait frétiller son wok un peu plus loin et tout autour des ouvrages qui passent de main en main… Le Salon du livre s’est achevé ce dimanche soir comme il a commencé jeudi dernier, dans une ambiance amicale, bouillonnante, ouverte sur le monde. Difficile, pour l’heure, de mettre des chiffres exacts sur cette 22e édition. Mais pour les organisateurs aucun doute : la Maison de Culture et ses jardins, qui avaient accueilli jusqu’à 7000 visiteurs au dernier « grand » salon en 2019, n’avaient jamais été aussi remplis.
Certes les averses de vendredi ont éloigné certains visiteurs, mais dès les premiers rayons de soleil, les présentations, discussions et autres « cooking class », ont fait le plein. De jeunes, notamment, dont beaucoup sont venus chercher leur ouvrage offert dans le cadre du programme « Mon livre à moi ». De scolaires, qui se sont aussi mobilisés comme jamais, et qui sont arrivés face aux auteurs « très préparés », se félicite Marie Kops, de l’association des éditeurs de Tahiti et des îles. De familles, aussi, notamment venues samedi, journée qui a « probablement connu la plus forte fréquentation en 22 ans de salon ». Pour Christian Robert, le président de l’association, « au moins 8000 personnes » ont fréquenté les allées de la Maison de la culture ces derniers jours. Entre autres grâce à un programme d’animations très diversifié. « On ne fait que répondre à la demande du public » pointe le patron de Au Vent des îles :
Du monde, donc, des ventes aussi, du côté des éditeurs locaux qui notent que le secteur littéraire, un des rares qui a été affecté positivement par la crise Covid, se porte bien au fenua. Mais surtout des débats. Sur le paepae, ou dans le Grand théâtre quand la pluie l’imposait, auteurs, public et invités ont échangé sur l’Histoire et l’avenir, sur la Calédonie, le Pacifique ou le fenua, sur la place de la nourriture dans notre société, sur les genres, l’écriture elle-même, ou ses traductions… Comme cela a été relevé lors de la toute dernière « conversation », sur le thème du vivre-ensemble en Polynésie, trop rares sont les lieux qui ouvrent si grand la porte au débat au fenua. « On met les pieds dans le plat », résume Christian Robert, décidément attaché au thème de l’année, le ma’a :