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Referendum : la Grèce a dit non. Et maintenant ?

REFERENDUM – Invitée à se prononcer sur le paquet de réformes proposées par ses créanciers, la Grèce a voté non. Si le résultat du référendum est clair, la suite des évènements est des plus incertaines.

Les résultats définitifs du référendum ne sont pas encore tombés mais la victoire du « non » se profile en Grèce. Invités à se prononcer sur le paquet de réformes proposées par leurs créanciers en échange d’un nouveau plan d’aide, les Grecs auraient donc dit non. Un résultat synonyme de saut dans l’inconnu car les Européens sont divisés sur la réponse à apporter aux Grecs.

Un retour à la table des négociations. Dès le début, Alexis Tsipras l’avait répété : la victoire du « non » ne signifierait pas à ses yeux une rupture avec le reste de la zone euro mais une manière de revenir à la table des négociations en position de force. Dès la publication des premiers sondages, le porte-parole du gouvernement grec a donc assuré dimanche que « les initiatives pour arriver à un accord allaient s’intensifier à partir de ce soir ». La victoire du non en Grèce est « un outil qui servira à tendre une main coopérative à nos partenaires », a renchéri dans la foulée le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis. Un message bien entendu, puisque la France et l’Allemagne ont demandé dimanche soir l’organisation d’un sommet de la zone euro mardi prochain.

Mais de telles négociations prendront du temps et c’est justement ce qui manque à Athènes, en défaut de paiement vis-à-vis du FMI et peut-être bientôt vis-à-vis de la Banque centrale européenne (BCE). Pour éviter une faillite totale de son système financier pendant qu’elle renoue le dialogue avec ses créanciers, Athènes a donc annoncé dimanche soir avoir demandé à la BCE de relever l’aide d’urgence aux banques grecques. Cette dernière leur permettrait d’obtenir un niveau minimum de liquidités afin de continuer à faire tourner le pays au ralenti. Et lancer un nouveau round de négociations.

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© PHILIPPE HUGUEN/AFP

 

Mais quelle feuille de route sera discutée ? Si le « oui » l’avait emporté, la suite des évènements était toute tracée : la feuille de route proposée par l’Union européenne, la BCE et le FMI aurait été appliquée, soit par le gouvernement Tsipras, soit par ses successeurs s’il avait démissionné. Il n’en sera rien. La victoire du « non » pose en revanche de nombreuses questions car si Alexis Tsipras veut renouer le dialogue, ses interlocuteurs sont, eux, très divisés. Et la suite des évènements est très incertaine.

Si la ligne dure l’emporte parmi les créanciers, ces derniers pourraient proposer la même feuille de route, à peine amendée. En cas de refus grec, cette dernière serait alors exclue de la zone euro ou placé dans un statut monétaire hybride. Si les partisans du dialogue l’emportaient parmi les créanciers, les négociations pourrait repartir sur de nouvelles bases, ce qui prendrait du temps et nécessiterait que le gouvernement Tsipras arrive à convaincre ses interlocuteurs du bienfondé de ses réformes (moins d’austérité, une politique de relance, une négociation sur la dette). Le scenario intermédiaire serait de reprendre les discussions là où elles s’étaient arrêtées en acceptant quelques modifications mais surtout en accédant à une demande d’Athènes : ouvrir le dossier de la dette pour négocier une restructuration, voire uneffacement partiel.

L’Europe divisée la position à adopter. Si on connait les revendications de la Grèce au soir du référendum, la position des Européens est tout sauf limpide. Or, pour négocier, il faut deux interlocuteurs ayant chacun une position claire et une ligne à ne pas franchir. Si c’est le cas du côté grec, les choses se compliquent en revanche du côté des créanciers.

D’un côté, on retrouve les partisans de nouvelles discussions avec Athènes, Italie et France en tête. Le Premier ministre grec s’est ainsi entretenu dimanche soir au téléphone avec François Hollande pour évoquer les moyens de « tonifier les négociations ». Même son de cloche du côté de l’Italie : « maintenant il convient de commencer à tenter à nouveau de trouver un accord. Mais on ne sortira pas du labyrinthe grec avec une Europe faible, qui ne retrouve pas la croissance », a twitté le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni.

Du côté de l’Europe du Nord et de l’Est, le ton est bien différent. De nouvelles négociations avec la Grèce « difficilement imaginables » après le non, a prévenu dimanche soir le ministre allemand de l’Economie, Sigmar Gabriel, pourtant membre de la gauche allemande. Le vice-président du groupe conservateur CDU-CSU au Bundestag, qui devra valider tout accord avec a Grèce, s’est montré encore plus acerbe : « Tspiras a provoqué un désastre, il doit maintenant ramasser les morceaux », a déclaré Michael Fuchs. La victoire du non est « très regrettable pour l’avenir de la Grèce », a de son côté réagi le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Avant de trouver un hypothétique accord la Grèce, le reste de la zone euro doit donc déjà trouver une position commune, ce qui est déjà un défi.

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