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Réflexion de fond et sensibilisation de choc sur la sécurité routière

Le simulateurs de choc frontal de la DTT sera déployé à To’ata. ©DTT

La Direction des Transports Terrestres (DTT) et le Haut-Commissariat réunissent à partir de mardi tous les acteurs de la sécurité routière pour deux jours de séminaire destinés à faire évoluer les techniques de prévention, les outils de répression et la règlementation. Des « professionnels » qui laisseront, jeudi 28 novembre, la place au grand public pour une journée de sensibilisation sur la place To’ata. Pour attirer les participants et marquer les esprits, les autorités ont sorti les grands moyens : démonstrations de désincarcération, simulateurs de choc frontal ou parcours à vélo encadrés par la police nationale sont au programme.

Entre le 1er  janvier et le 18 novembre 2024, 28 personnes ont perdu la vie sur les routes du fenua. Un bilan qui, à un mois et demi de la fin de l’année, et avant une période des fêtes très accidentogène, se rapproche déjà des niveaux de mortalité observés ces dernières années. 34 décès en 2023, 35 en 2022… Des chiffres toujours trois fois supérieurs, en proportion, à ceux de la métropole, que les autorités du Pays et de l’État veulent depuis longtemps contenir, en multipliant notamment les contrôles, mais aussi les actions de prévention.

Désincarcération, simulation de choc, parcours à vélo…

L’une de ces actions, destinée à toucher le grand public, aura lieu jeudi prochain à To’ata. « Sur la question de l’efficacité, j’ai envie de dire que même si on arrive à faire en sorte qu’une personne change de comportement, c’est toujours ça de gagné. Si un message est bien reçu, c’est déjà précieux, insiste Anne-Laure Dautry, directrice de la sécurité au cabinet du Haut-Commissaire. Les journées de prévention ne sont ni l’alpha ni l’oméga pour résoudre les problématiques d’accidentologie. En revanche, elles y participent, c’est sûr et certain. Notre objectif est de faire en sorte que les comportements changent et, surtout, que les gens pensent à se protéger. »

Au fenua, la majorité des drames sont causés par des comportements à risque : vitesse excessive ou non adaptée, conduite en état d’ébriété ou non-respect des règles de base, comme le port de la ceinture ou du casque. C’est justement sur ces attitudes que les autorités veulent agir pour rendre les routes moins dangereuses. Et plutôt que les livrets et stands d’information, l’idée est de proposer des expériences qui marquent. Au programme : démonstrations de désincarcération par les pompiers, simulateurs de choc frontal pour sensibiliser à l’importance du port de la ceinture, parcours éducatif à vélo animé par la police nationale, ateliers sur les assurances, les équipements obligatoires (casques, gilets, etc.) et les brevets de sécurité routière… Une manière de sensibiliser les usagers à la sécurité routière de manière « pédagogique et ludique ».

« Chaque évolution nécessite des réponses adaptées »

Durant les deux jours précédant cet événement, un séminaire rassemblant les professionnels du secteur sera organisé. Les forces de l’ordre, les inspecteurs de permis de conduire, les services de la DTT, les concessionnaires de véhicules, la justice, les assureurs, ainsi que des associations spécialisées pourront ainsi donner leur avis sur la sécurité routière. « Le but, c’est d’aller au-delà des discussions et d’ouvrir des espaces de réflexion pour réinterroger nos pratiques, explique Anne-Laure Dautry. On va se poser des questions sur les infrastructures, la formation, l’état des véhicules, et sur ce qui fonctionne ou non en matière de prévention ». Et comment pourrait évoluer la règlementation, notamment sur les deux-roues, impliqués dans la vaste majorité des accidents mortels.

Il s’agit aussi de remettre à jour, avec tous les professionnels, les techniques de sensibilisation. « Il y a eu des actions dans les années 2000 et 2010, comme le brevet de sécurité routière ou les dispositifs initiés par l’Association de prévention routière en Polynésie avec Nino Bonis, explique Mai-Lys, chargée de communication à la DTT. Certains perdurent encore aujourd’hui. Mais chaque évolution nécessite de nouvelles réponses adaptées aux comportements à risque actuels”.

Le Pays espère tirer des enseignements du séminaire professionnel et de cette journée grand public et pour alimenter les travaux du futur comité de sécurité routière. Ce dernier réunira, d’ici le début de l’année prochaine, tous les acteurs concernés pour acter une stratégie de politique publique. Ce comité aura pour ambition de proposer des solutions concrètes et durables pour améliorer la sécurité routière en Polynésie.

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