La réforme des retraites se fera finalement dans la concertation avec les partis d’oppositions et les syndicats. C’est ce qu’a annoncé Élisabeth Borne ce jeudi. La Première ministre souhaite démarrer les discussions dès la semaine prochaine, mais l’idée de faire passer la réforme en force grâce au 49-3 n’est pas pour autant abandonnée.
Un temps évoqué, il n’est désormais plus question de passer en force la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron. Alors que les syndicats et les oppositions se montraient craintifs face à un passage en force, le gouvernement a décidé d’ouvrir un cycle de concertation, dans le but de présenter un texte d’ici à la fin de l’hiver.
Projet de loi classique
Elisabeth Borne, la cheffe du gouvernement, souhaite engager les négociations dès la semaine prochaine. Des concertations donc, mais pas sur tous les sujet. L’exécutif devrait rester inflexible sur le cœur de la réforme, c’est-à-dire le recul progressif de l’âge légal de départ de 62 à 65 ans d’ici 2031. En revanche, sur la question de la méthode, Élisabeth Borne a choisi de temporiser en disant privilégier un projet de loi classique, mais ce dernier sera difficile à faire adopter avec une majorité relative.
C’est pourquoi la piste d’inclure la réforme dans un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale reste sur la table. Cela permettrait ainsi au gouvernement d’utiliser l’article 49-3 de manière illimitée en cas de blocage au Parlement, si les concertations qui vont s’ouvrir se retrouvent rapidement dans l’impasse. Si cette situation se présente, un poids lourd de la macronie prévient qu’un amendement au budget de la Sécu pourra être déposé immédiatement pour une réforme express.
Vers une dissolution de l’Assemblée ?
Mais l’opposition compte riposter en cas d’utilisation du 49-3, et ces membres n’hésiteront pas à riposter en votant une motion de censure contre le gouvernement. Face à cette idée qui parcours du chemin, Emmanuel Macron n’exclut pas de dissoudre l’Assemblée nationale et de rappeler les Français aux urnes. Une menace à l’égard des oppositions qui seraient tentées de faire tomber le gouvernement via une alliance de circonstance.
Un risque qui semble néanmoins limité car pour être adopté, une motion de censure devrait recueillir une majorité absolue de voix des députés de l’Assemblée. Et dans la composition actuelle de l’hémicycle, il faudrait donc réunir les députés de la Nupes, du Rassemblement national et du parti Les Républicains.
Or, dans la situation actuelle, Les Républicains n’ont notamment pas forcément intérêt à ce que des élections législatives anticipées interviennent rapidement. La menace d’Emmanuel Macron a donc pour objectif de calmer la gronde au sein du MoDem, tout en poussant les républicains à soutenir cette réforme.
En partenariat avec Europe 1.