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Réforme des retraites : « Les cartes sont dans les mains des politiques »

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Une semaine après la publication des recommandations du COSR, le président du Syndicat de défense des intérêts des retraités, Emile Vernier, a appelé les élus à la « responsabilité » ce matin. Le Sdiraf, dans le même temps, milite pour sécuriser un siège au sein du futur conseil d’administration restreint de la CPS.

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Du « courage politique ». À entendre le Sdiraf, c’est aujourd’hui ce qui manque pour sauver les régimes de retraites polynésiens. Ce mardi matin, le Sdiraf a rappelé son attachement aux recommandations formulées par le Comité d’orientation et de suivi des retraites. Faire financer la solidarité (10 milliards de dépenses annuelles) par le Pays plutôt que par les cotisations, durcir certaines règles de la tranche A et la financer grâce à une cotisation exceptionnelle sur les salaires et les pensions, passer à un régime par points et le fusionner, à terme, avec la tranche B… Des préconisations pas toujours chiffrées, et déjà formulées par le passé, mais que le COSR a inscrit dans une feuille de route sur 5 ans. Et pour Émile Vernier si le document n’est pas parfait – ou même consensuel, vu le nombre de partenaires sociaux qui ne l’ont pas voté ou qui ont émis des réserves sur certains points – il s’agit « d’un travail inédit » qui représenterait la « seule voie à suivre ».

« Des incendies, des manifestations »

« Aujourd’hui, on est au pied du mur, au fond du trou,  les cartes sont dans les mains des élus, martèle le président du Sdiraf. Soit on sauve les retraites en prenant les bonnes décisions, soit on ne  fait rien et c’est la catastrophe pour les 40 000 retraités ». Faute de réforme la CPS ne sera, d’après lui comme d’après les autres membres du COSR, plus en mesure de payer les pensions dès 2023. Et les retraités et futurs retraités ne laisseraient pas passer, prévient-il : « J’imagine, parce que je l’ai entendu, des incendies, des manifestations. Moi je ne vais pas aller mettre le feu mais il y en a qui n’en peuvent plus parce qu’on ne s’occupe pas d’eux ».

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Le Sdiraf commencerait-il déjà à mobiliser ? Émile Vernier – qui n’avait réuni qu’une vingtaine de personnes pour sa manifestation pro-vaccination en avril – dénonce en tout cas des élus et des partenaires sociaux « qui n’ont rien fait pendant toutes ces années », et qui se désintéressent aujourd’hui des retraites pour se concentrer sur le sauvetage du régime maladie. Mais si le syndicat tient à faire du bruit c’est aussi pour s’assurer une place pour représenter les retraités. Le projet de réforme de la gouvernance de la CPS présenté par Yvonnick Raffin en prévoirait une au sein d’un conseil d’administration restreint (15 administrateurs au lieu des 68 sièges répartis sur trois instances), mais rien n’indique à ce stade que le Sdiraf pourra l’occuper. « Ce que j’espère c’est que le gouvernement va pas nous faire le coup du Cesec », s’indigne le responsable, qui regrette que les pensionnés soient représentés par la Fédération d’associations de retraités de l’État, civils et militaires en Polynésie française.

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Pour informer et débattre des réformes à venir et pourquoi pas gonfler ses rangs, le Sdiraf organise une réunion le samedi 20 novembre de 8h à 11h à l’hôtel Le Tahiti de Arue (ex-Radisson).