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Réforme fiscale et TVA sociale : « Qu’est-ce qu’on dit ? On dit merci le gouvernement. »

assemblée polynésie française

Deux textes étaient à l’ordre du jour de la deuxième séance de la session extraordinaire à l’assemblée ce jeudi : la poursuite de la réforme fiscale et le passage du taux de la contribution pour la solidarité de 1,5 à 1%.

Les deux textes présentés à l’assemblée ce jeudi ont été adoptés. Le premier concernait la poursuite de la réforme fiscale avec des incitations au réinvestissement en Polynésie et des exonérations douanières pour certains secteurs, la défiscalisation pour les navires de pêche de moins de 13 mètres, du soutien à l’activité des croisières, l’exonération de TVA, et donc aussi de la contribution pour la solidarité, pour la majorité des produits de grande consommation, comme c’est déjà le cas pour les produits de première nécessité. Par contre un article du texte, concernant la taxation touristique, a été retiré par le ministre Yvonnick Raffin qui a précisé laisser cela pour plus tard. Ce projet de loi du Pays a été examiné en procédure simplifiée : les articles n’ont été ni lus, ni débattus, et c’est l’ensemble du projet du Pays qui a été mis aux voix. Pour Nuihau Laurey, siégeant chez les non-inscrits, ce texte est « un empilement de dispositifs fiscaux tous plus variés les uns que les autres ». Si certaines mesures viennent faciliter et relancer l’activité économique, c’est d’ailleurs pour cette raison que le représentant a voté pour, d’autres viennent encore complexifier un code des impôts qui doit maintenant faire plus de 1 000 pages, et surtout la liste de création des nouveaux impôts commence à être longue : « Une nouvelle taxe sur les billets d’avion, sur la péréquation électricité, la contribution pour la solidarité, l’augmentation de la CST… »

Antony Géros, du Tavini, a expliqué ne pas avoir « grand-chose à dire » mais a remis une couche sur le caractère inflationniste de la contribution pour la solidarité. Quant à Geffry Salmon, il s’est emporté dans une intervention assez surprenante, un peu à côté de la plaque, parlant de « confusion émotionnelle » et du manque d’empathie du gouvernement. Sur les bancs de la majorité, c’est Antonio Perez qui a défendu avec ardeur le travail du gouvernement qui « montre sa capacité d’adaptation en poursuivant la modernisation de la réforme fiscale pour la rendre plus lisible et booster l’activité économique », reconnaissant tout de même que « oui, les prix flambent » mais il faut que « tout le monde joue le jeu, je pense aux opérateurs économiques qui ont été largement aidés pendant la crise économique ». En bref, à la population et aux acteurs économiques de faire un effort. Le représentant Tapura a même conclu : « Qu’est-ce qu’on dit ? On dit merci le gouvernement. » Ce qui a ravi le président Fritch, s’agaçant par ailleurs de voir l’opposition « insister sur des sujets qui n’ont rien à voir avec le texte présenté », et se moquant de Geffry Salmon dont « les paroles sont tellement intelligentes qu’elles sont difficiles à comprendre ». Le projet de loi du Pays a été adopté et la séance s’est poursuivie sur le deuxième texte : le passage du taux de la contribution pour la solidarité de 1,5 à 1%. Pour Nicole Sanquer, des non-inscrits, « le gouvernement participe à la paupérisation de la population ». Pour Antony Géros « le pouvoir d’achat va se transformer en pouvoir de survie ».

Le texte a été adopté par 39 voix pour, à la veille de l’application de cette nouvelle taxe.

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1 Commentaire

  1. Hei
    1 avril 2022 à 12h27 — Répondre

    Prendre pour excuse l’incapacité du pays à ne plus pouvoir payer dans le futur ni les allocations familiales, ni le minimum vieillesse est un mensonge comme l’a affirmé M.me Nicole Sanquer, mensonge qui ne sert qu’à asseoir la légitimité d’une contribution pour la solidarité , malhonnête injuste qui va faire basculer dans la misère la tranche de la population la plus pauvre . Des miséreux on en a autour de nous, il y a ceux qu’on voit qui se retrouvent à dormir dans les rues ceux qu’on ne voit pas qui vivent dans la promiscuité dans des taudis. Quand j’entends dire 2 francs, c’est rien, rien pour qui ? Pour tous ceux et celles qui ont zéro revenu, où ils vont les trouver ces 2 francs ? Sortir 2 francs multiplié par X, parce qu’il faut non seulement se nourrir mais aussi se loger, se vêtir , se soigner…ça finit par avoir un coût. Quant aux PPN qui ne subissent pas d’augmentation avec sa liste hyper restreinte, c’est un cadeau empoisonné car beaucoup de produits sont loin d’être sains et bons pour notre santé.
    – « Qu’est-ce qu’on dit on dit pas merci le gouvernement » .

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